La Grèce espère venir à bout des incendies, l'aide financièr

La Grèce espère venir à bout des incendies, l'aide financière s'accélère




La
plupart des incendies se sont faits nettement moins menaçants jeudi en
Grèce après avoir ravagé le pays sept jours durant, tandis que le
gouvernement, qui joue sa survie à l'approche d'un scrutin décisif, a
accéléré le versement de son aide aux sinistrés.
La
principale inquiétude porte sur un feu persistant entre l'Elide et
l'Arcadie, à l'ouest du Péloponnèse, où treize villages ont été évacués.
Un
autre feu, jusqu'alors en passe d'être contrôlé, a repris également au
sud du Péloponnèse, au dessus de Sparte, dans l'immédiat à l'écart des
habitations.
Enfin trois autres incendies
importants ont continué à se propager dans le centre de l'île d'Eubée
(nord-est d'Athènes), en Crète, près de Réthymnon et au nord-ouest du
pays, dans la région de Préveza.
Dans le seul
Péloponnèse les incendies ont brûlé depuis le 24 août plus de 150.000
hectares de terrain, détruit ou endommagé plus de 2.000 bâtiments et
tué plus de 40.000 têtes de bétail, selon un premier bilan.
Face
à l'ampleur de cette catastrophe et aux critiques qui se multiplient
dans le pays, le gouvernement conservateur de Costas Caramanlis a
rapidement débloqué une aide d'urgence exceptionnelle.
Selon
le porte-parole du gouvernement Théodore Roussopoulos, 24 millions
d'euros ont d'ores et déjà été versés à plus de 7.000 personnes.
Chaque
famille dont la propriété a été touchée d'une façon ou d'une autre se
voit offrir 3.000 euros, sans autre formalité qu'une déclaration sur
l'honneur accompagnée d'une attestation des pompiers ou de la police.
Ceux dont les maisons ont été touchées reçoivent 10.000 euros.
"Trois
mille euros, ce n'est pas une petite somme. Signer simplement un
formulaire pour toucher de l'argent, cela n'avait jamais été fait
auparavant", relève un fermier interrogé par l'AFP à Olympie qui estime
que la mesure est "sans doute liée au fait que des élections
approchent", en référence au scrutin législatif du 16 septembre.
De
nombreuses personnes ont tenté de profiter de cette soudaine manne des
autorités en tentant de déclarer des sinistres inexistants.
"J'ai
vu ici des personnes de mon village qui n'ont subi aucun dégât pendant
les incendies et qui attendaient pour toucher de l'argent" a témoigné à
l'AFP une habitante anonyme du village de Platanos, au nord d'Olympie.
L'aide
privée a continué aussi à affluer, venue notamment de la diaspora
grecque à l'étranger. La puissante Union des armateurs grecs a
également lancé un appel à ses membres pour rassembler des
contributions pour les victimes.
Le
gouvernement joue gros dans ces incendies, qui ont fait depuis vendredi
dernier 63 morts et dévasté au moins 180.000 hectares de terrains.
Mercredi
soir, environ 10.000 personnes, pour la plupart des jeunes, se sont
rassemblées à Athènes devant le Parlement pour dire leur colère devant
ce drame, une manifestation silencieuse réunie à l'appel de "citoyens"
sans affiliation politique.
Le parti au
pouvoir Nouvelle-démocratie (ND) et la formation socialiste Pasok sont
aux coude à coude selon quatre enquêtes publiées jeudi, mais la
formation de M. Caramanlis devance toujours ses adversaires de 0,3% à
1,6%.
Si la situation s'améliore en Grèce, en
Algérie en revanche huit personnes sont mortes durant les dernières 48
heures dans les incendies qui affectent depuis plusieurs jours le
département de Tizi Ouzou, en Kabylie.
En
Croatie un pompier est décédé des suites d'une intoxication au monoxyde
de carbone (CO) alors que son unité tentait de maîtriser un incendie
ayant ravagé quelque 500 hectares de forêts et de maquis sur une île.