Environnement: conférence ministérielle sur le changement cl

Environnement: conférence ministérielle sur le changement climatique à New York




Les
Etats-Unis ont affirmé prendre "très au sérieux le changement
climatique", tout en soulignant qu'il n'y avait pas de remède standard
pour tous les pays, lors d'une conférence ministérielle à Washington
sur l'environnement où George W. Bush doit prendre la parole vendredi.
"Le
changement climatique est un problème réel et croissant et les êtres
humains y contribuent", a reconnu la secrétaire d'Etat américaine
Condoleezza Rice, devant les délégués de seize pays invités par les
Etats-Unis à cette réunion de deux jours.
"Nous
voulons que la conférence sur le changement climatique en Indonésie
soit un succès", a-t-elle ajouté, au lendemain d'un sommet à l'ONU sans
la présence de George W. Bush et avant la conférence des Nations unies
sur le climat de Bali, prévue en décembre. Cette rencontre doit décider
de l'après-Kyoto (le protocole expire en 2012), avec un plan de
réduction des gaz à effet de serre.
Mais la
responsable américaine a averti qu'il n'y avait "pas de solution
standard pour tout le monde". Si elle a prôné des objectifs communs à
long terme de réduction des gaz à effet de serre, elle a estimé que
chaque pays devait "prendre ses propres décisions, selon ses besoins et
ses intérêts". Les Européens plaident en revanche pour des objectifs
contraignants de réduction de gaz à effet de serre de 50% d'ici 2050 .
"Il
y a beaucoup, beaucoup de pays qui sont d'accord avec nous pour dire
que l'approche volontaire seule est utile mais ne suffit pas", a
insisté le représentant de l'UE, secrétaire d'Etat à l'environnement
portugais, Humberto Rosa. La discussion sur les objectifs à long terme
devrait se poursuivre vendredi "mais ne se résoudra pas d'elle-même et
prendra du temps", a reconnu pour sa part le président du Conseil sur
l'environnement de la Maison Blanche, Jim Connaughton.
La
délégation d'Afrique du Sud a demandé avec vigueur des mesures
d'adaptation pour aider les pays déjà touchés par les catastrophes
climatiques. Une réunion des argentiers de la planète est prévue en
Indonésie le 11 décembre, avant la conférence de Bali.
La
secrétaire adjointe au département américain de l'énergie Karen Harbert
a insisté sur le besoin de trouver "des solutions pratiques" tout en
continuant à "promouvoir la croissance". Elle a rappelé que le besoin
mondial en énergie allait s'accroître de 60% d'ici 2030. Le secrétaire
au Trésor américain Henry Paulson a plaidé pour une levée des barrières
tarifaires sur toutes les technologies de l'environnement afin de doper
leur commercialisation.
Condoleezza Rice a
semblé tendre la main à la Chine, 2e plus grand pollueur de la planète
après les Etats-Unis, ainsi qu'à l'Inde et au Brésil, appelant à
développer des partenariats technologiques en matière d'énergie. Le
responsable de l'ONU pour la convention climatique (CCNUCC), Yvo de
Boer, a répété quant à lui qu'il fallait "un fort engagement des pays
industrialisés et un effort renforcé des pays en développement" pour
réduire les émissions polluantes et appelé à des financements pour
aider ces derniers.
"On attend que M. Bush
nous dise quelles réductions, quels objectifs se donne l'Amérique. La
surprise viendra peut-être", a déclaré à l'AFP Brice Lalonde,
ambassadeur chargé pour la France des négociations sur le réchauffement
climatique.
"L'administration veut montrer au
public américain qu'elle fait quelque chose car manifestement,
l'opinion publique américaine commence à être préoccupée", a noté un
diplomate européen. Une cinquantaine de manifestants, dont un déguisé
en poulet, ont protesté à l'extérieur du département d'Etat aux cris de
"Arrêtez le réchauffement climatique maintenant", avant d'être
interpellés.