Nicolas Sarkozy attendu à Moscou pour un dialogue "fran

Nicolas Sarkozy attendu à Moscou pour un dialogue "franc" et "ouvert"




Le
président français Nicolas Sarkozy, souvent critique à l'égard de
Moscou, entame mardi sa première visite officielle en Russie qui doit
donner le ton de la relation franco-russe après sept ans d'amitié sans
nuage entre Jacques Chirac et Vladimir Poutine.
M.
Sarkozy est attendu à 18H15 heure locale (14H15 GMT) dans la capitale
russe pour une visite de 24 heures au cours de laquelle il rencontrera
à deux reprises son homologue Vladimir Poutine.
Dès
mardi soir, les deux hommes se retrouveront à la résidence du président
russe à Novo Ogarevo, dans la banlieue de Moscou, pour un dîner de
travail. Ils auront de nouveau un entretien mercredi au Kremlin à 12H00
(08H00 GMT) suivi d'une conférence de presse.
Les
deux chefs d'Etat, qui ne se sont rencontrés qu'une fois en juin au
sommet du G8 à Heiligendamm (Allemagne), vont mettre à profit cette
visite pour procéder à un dialogue "franc", selon Paris, "éclaircir la
position" de la France sur un certain nombre de sujets, selon Moscou.
Dans
le sillage de la chancelière allemande Angela Merkel, qui ne manque pas
une occasion de dire ce qu'elle pense au maître du Kremlin, le
président Sarkozy a multiplié les piques et les signes d'intransigeance
envers Moscou. Il a condamné à plusieurs reprises les atteintes aux
droits de l'Homme en Russie et a dénoncé la "brutalité" de Moscou dans
le recours à l'arme énergétique.
Juste avant
sa visite, il a rappelé Moscou à ses "devoirs" en matière démocratique
ainsi que dans "la résolution des grands problèmes du monde" et reçu le
président ukrainien pro-occidental Viktor Iouchtchenko, bête noire de
Moscou. Dans le registre des amabilités, un haut responsable du Kremlin
a aussi émis mardi l'espoir que la visite de M. Sarkozy apporterait des
éclaircissements quant à la position de Paris sur certains sujets
internationaux après des "déclarations contradictoires de personnalités
officielles françaises".
Nicolas Sarkozy a
pris à plusieurs reprises le contre-pied de son chef de la diplomatie
Bernard Kouchner, rejetant notamment le mot "guerre" dans le dossier du
nucléaire iranien.
L'Iran et le Kosovo
constitueront sans aucun doute le plat de résistance dans les
entretiens qu'auront MM. Sarkozy et Poutine, Moscou s'opposant au
renforcement des sanctions contre Téhéran, prôné notamment par Paris,
et à un statut d'indépendance pour la province serbe.
"Depuis
ma rencontre avec le président Poutine au sommet du G8, je sais que
j'ai affaire à un homme pragmatique, aimant son pays, libre de toute
posture et de tout dogmatisme. Cela devrait nous aider à trouver un
langage commun sur ces grandes questions internationales", a déclaré
Nicolas Sarkozy au quotidien officiel Rossiiskaïa Gazeta de mardi.
L'ambiance
sera, quoiqu'il en soit, radicalement différente de celle des
rencontres entre le président Poutine et Jacques Chirac, auquel Nicolas
Sarkozy a succédé en mai. "Chirac, c'était +il ne faut pas humilier la
Russie+. Il a poussé le bouchon un peu trop loin", note un haut
diplomate français ayant requis l'anonymat.
La
diplomatie française a depuis calé son discours face à la réaffirmation
de la puissance russe sur la scène internationale : la Russie, humiliée
après la chute de l'URSS, a droit à plus d'égards mais elle doit aussi
assumer ses devoirs.
"Le statut retrouvé de la
Russie doit être accueilli tout à fait sereinement, parce qu'en
contrepartie il lui permettra d'assumer et d'exercer ses
responsabilités qui vont de pair avec sa légitime aspiration à être une
grande puissance", note ainsi le président français dans Rossiiskaïa
Gazeta.