Jean-Maurice Agnelet condamné à 20 ans de réclusion criminel

Jean-Maurice Agnelet condamné à 20 ans de réclusion criminelle




La
cour d'assises d'appel des Bouches-du-Rhône a condamné jeudi
Jean-Maurice Agnelet à vingt ans de réclusion criminelle pour
l'assassinat de sa maîtresse Agnès Le Roux, riche héritière d'un casino
de la Côte d'Azur disparue depuis 1977, à l'âge de 29 ans.
"La
cour vous condamne à la peine de vingt années de réclusion criminelle",
a déclaré le président Jean-Pierre Deschamps, ordonnant un mandat de
dépôt. La cour a reconnu Jean-Maurice Agnelet coupable de meurtre avec
préméditation et a suivi les réquisitions de l'avocat général, Pierre
Cortès.
Jean-Maurice Agnelet, 69 ans, a gardé
un visage impassible à l'énoncé du verdict. Ses avocats ont annoncé
qu'ils avaient l'intention de se pourvoir en cassation et de déposer
une demande de remise en liberté.
"Le combat
continue (...). Nous avons affaire à une erreur judiciaire", a déclaré
Me François Saint-Pierre, à la sortie de l'audience.
La
famille Le Roux a accueilli la sentence avec émotion. La mère d'Agnès,
Renée Le Roux, et ses autres enfants, les larmes aux yeux, se sont
embrassés.
"Ca ne me rendra pas ma fille
malheureusement", a ensuite réagi Renée Le Roux. "A mon âge, à 85 ans,
c'est dur", a-t-elle ajouté.
Au terme d'un
réquisitoire de près de huit heures mercredi, l'avocat général Pierre
Cortès avait déclaré: "Cet homme est coupable et seul coupable de
l'assassinat d'Agnès Le Roux". En première instance, en décembre 2006,
devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes, le même Pierre Cortes
avait déjà requis 20 ans de réclusion contre Agnelet qui avait
finalement été acquitté. Le parquet général d'Aix-en-Provence avait
fait appel du verdict.
Dans ses plaidoiries
jeudi, la défense avait demandé à la cour de rendre le "seul verdict
juste" en acquittant à nouveau l'accusé.
"Le
seul verdict juste (...) est l'acquittement de Jean-Maurice Agnelet",
avait déclaré Me Saint-Pierre, soulignant "l'impossibilité de définir
la scène du crime".
"Nous ne savons pas où,
quand et comment cela s'est passé. A-t-on avancé en ces quatre semaines
d'audience pour répondre à ces questions toujours énigmatiques ? Non,
nous en sommes toujours au même point", avait martelé l'avocat.
La
défense avait rappelé "les lacunes de l'enquête" et souligné la
difficulté "de fonder une conviction" sur les 40 à 50 témoins entendus
à la barre, trente ans après les faits, compte tenu de "la fragilité"
de la mémoire humaine.
Partie au volant de sa
Range-Rover, lors du week-end de la Toussaint 1977, Agnès Le Roux a
disparu sans laisser de trace. Son corps n'a jamais été retrouvé.