L'armée britannique pourrait renoncer à envoyer le prince Ha

L'armée britannique pourrait renoncer à envoyer le prince Harry en Irak



LONDRES (AFP) - L'armée britannique pourrait renoncer à envoyer le prince Harry en Irak
au vu des risques élevés que représente un tel déploiement pour la
sécurité du lieutenant royal et de ses hommes, alors que les pertes
britanniques se multiplient.
La décision d'envoyer le prince, troisième dans l'ordre de succession
au trône d'Angleterre, sur le terrain irakien est "en cours d'examen
constant", a indiqué le ministère de la Défense jeudi mettant en doute
le départ attendu du lieutenant pour l'Irak.
Le déploiement du régiment de la cavalerie de la maison royale des
"Blues and Royals" dans lequel sert le prince de 22 ans, a été annoncé
en février. Le régiment doit arriver en Irak, suite à une relève, en mai pour six mois.
Le prince Harry devait diriger une unité blindée de douze hommes pour des opérations de reconnaissance.
Mais le tabloïd The Sun indique jeudi que les responsables de l'armée
ont demandé une évaluation de dernière minute sur les risques que
présente ce déploiement en zone de combats.
"Elle devrait déboucher sur une interdiction d'aller sur le champ de
bataille", selon des sources dans la hiérarchie militaire citée par le
journal.
"Il n'y a pas de doute que le prince serait une cible extraordinaire",
a averti l'ancien ministre de la Défense britannique Michael Portillo,
sur la chaîne de télévision Sky News.
Dans ces circonstances "ce serait pour nous un désastre absolu de
permettre que le troisième héritier en ligne soit ou tué ou kidnappé",
a-t-il insisté.
Le journal The Observer a indiqué dimanche que des groupes armés
irakiens se préparaient déjà à cibler le prince Harry en faisant
circuler sa photographie par internet, se référant à des sources issues
des insurgés.
Selon le Sun, Harry pourrait être envoyé en Irak mais resterait cantonné à un travail dans un bureau pour ne pas mettre sa vie et celle de ses hommes en danger.
L'armée s'interroge encore sur la bonne décision à prendre d'après le
journal. "C'est très compliqué. Personne ne veut donner une victoire de
communication aux insurgés en le soustrayant" à cette mission, indique
une source cité par le Sun.
"Mais il y a de plus en plus d'officiers de haut rang qui pensent qu'envoyer Harry en Irak avec ses hommes débouchera inévitablement sur un désastre", poursuit cette source.
Une telle décision serait mal reçue par le prince, souvent présenté
comme la tête brûlée de la famille royale, qui a selon la presse menacé
de quitter l'armée s'il était empêché de servir sur le terrain avec ses
hommes.
Lors d'un entretien donné à l'occasion de ses 21 ans en septembre 2005,
le prince Harry avait affirmé: "Il n'est pas question que je sorte (de
l'académie militaire) de Sandhurst et que je reste assis sur mon
derrière à la maison pendant que mes gars combattent pour leur pays".
Toutefois, selon des amis du prince cités par la BBC jeudi, le jeune Harry serait "déçu" de ne pas combattre en Irak mais ne devrait pas pour autant renoncer à l'uniforme.
Harry - appelé Cornet Wales (sous-lieutenant Wales) dans son unité - a
effectué une formation pour diriger des blindés de reconnaissance. En
janvier, il a suivi un entraînement spécifique pour l'Irak.
Si le prince part pour l'Irak, il sera le premier membre de la famille
royale à intervenir en zone de conflit depuis 25 ans. Son oncle le
prince Andrew, alors deuxième dans la succession au trône, avait
participé en 1982 à la guerre des Malouines contre l'Argentine.
Le mois d'avril a été l'un des plus meurtriers pour les troupes britanniques en Irak.
Onze soldats ont été tués depuis le début du mois et 145 soldats
britanniques sont tombés en Irak depuis le début de l'intervention
militaire en mars 2003.