TOP 14 / STADE FRANCAIS - CLERMONT

Paris renverse une montagne

Le Stade Français, mené jusquà dix minutes de la fin, s'est imposé à
l'arraché face à Clermont grâce à deux essais de Pichot et Samo. Les
Auvergnats, bien entrés dans leur match, tombent encore de haut. A voir aussi, le film du match.


Dans les coulisses du Stade de France
-
L’encadrement du Stade Français avait communiqué dès mercredi la
composition de son XV de départ. Le talonneur Benjamin Kayser, entré en
jeu contre Biarritz, remplaçait Mathieu Blin, blessé à un mollet à
Bordeaux. Le pilier argentin Pedro Ledesma, un temps incertain, était
bien de la partie. L’Italien Mauro Bergamasco prenait, lui, la place
d'Antoine Burban en troisième ligne alors que Stéphane Glas, remis
d'une tension aux muscles adducteurs, remplaçait Mirco Bergamasco au
centre. Dimitri Szarzewski, écarté des terrains depuis février,
figurait sur le banc des remplaçants au côté notamment de Damien Weber,
préféré à Juan Francisco Gomez. L’arrière gaucho Ignacio Corleto,
victime d’une luxation accromio-clavicualire à Agen lors de 26eme
journée, n’était pas encore remis.

- Victime d'un étirement de
l'adducteur gauche le week-end dernier à Marseille contre Toulouse en
demi-finale, l'international canadien Jamie Cudmore a pu tenir sa
place. Thilbault Privat, l'autre deuxième ligne, qui se plaignait du
genou droit, était également opérationnel. Moins d'une semaine avant
l'annonce des 30 pour la Coupe du Monde, certains, comme Aurélien
Rougerie, Pierre Mignoni et Elvis Vermeulen, avaient l'occasion de
briller.

- Un air d’Argentine. Moins de trois mois avant le
match d’ouverture de la Coupe du monde entre la France et l’Argentine
sur cette même pelouse du Stade de France, pas moins de sept Pumas ont
débuté cette finale. Parmi eux, les frères Ledesma. Mario était
titulaire au centre de la première ligne clermontoise alors que le
jeune Pedro portait le numéro 1 du côté parisien.

- Le temps des
adieux. Agustin Pichot, le demi de mêlée et capitaine du Stade
Français, portait pour la dernière fois les couleurs parisiennes. Le
Puma devrait rejoindre le Métro-Racing cet été. Il retrouverait alors
David Auradou. L’habituel capitaine du Stade Français, qui a débuté
cette finale sur le banc, faisait également ses adieux. C’était
également le cas du Canadien Mike James, qui a décidé de raccrocher les
crampons.

- Elu le 6 mai dernier, Nicolas Sarkozy a remis pour
la première fois un trophée sportif en tant que président de la
République. Il n'avait en effet pas assisté à la finale de la Coupe de
France de football, le 12 mai, à l'issue de laquelle le trophée avait
été remis par Jacques Chirac au capitaine du FC Sochaux.

Les faits du match
5eme minute
Rémy
Martin est sanctionné sur un regroupement. Première pénalité pour
Clermont. Brock James, l’ouvreur australien de Montferrand, rate
étrangement la cible.

12eme minute
Les Clermontois plongent sur un regroupement. Première pénalité pour les Parisiens. David Skrela rate à son tour la cible.

20eme minute (0-3)
Bonne
percée d’Elvis Vermeulen, bien relayé par Broomhall, qui débouche sur
une faute au sol des Parisiens. Rabadan permet ainsi à Brock James
d’ouvrir le score.

30eme minute
Juan Martin Hernandez tente le drop mais le ballon passe légèrement à gauche.

34eme minute (0-6)
Grosse
séquence des Clermontois après un cafouillage de Nicolas Jeanjean en
défense, après un nouveau bon travail de Vermeulen. Pénalité pour l’ASM
que passe Brock James.

39eme minute (0-9)
Servi par Pierre Mignoni à 25 mètres des perches, Anthony Floch, l’arrière clermontois, passe son premier drop de la saison.

42eme minute (0-12)
Nouvelle faute des Parisiens sur un maul. Pénalité pour Clermont que passe Brock James.

49eme minute (3-12)
Mêlée
écroulée par l'Argentin Martin Scelzo. Pénalité pour le Stade Français
à plus de cinquante mètres. Hernandez marque les trois premiers points
des Parisiens.

53eme minute (6-12)
Nouvelle pénalité de Juan Martin Hernandez, qui permet aux Parisiens de revenir à six points.

59eme minute (6-15)
Nouvelle
faute des avants parisiens. Rémy Martin offre ainsi une nouvelle
pénalité aux Clermontois. Brock James creuse la marque.

64eme minute (9-15)
Très bonne percée de Christophe Dominci, bien servi par Hernandez. Hors-jeu auvergnat. Pénalité que passe Hernandez.

70eme minute (16-15)
Essai
d'Agustin Pichot. Après une énorme offensive parisienne, Pichot
récupère le ballon à cinq mètres de la ligne et passe entre deux
défenseurs pour aplatir. Hernandez transforme.

74eme minute (16-18 )
Rodrigo
Roncero plonge sur un regroupement. Pénalité pour Clermont à un peu
plus de 22 mètres. James redonne l'avantage à son équipe.

78eme minute (23-18 )
Essai
de Radike Samo. Après une percée sublime de Julien Arias, le ballon est
sorti sur la gauche, d'une longue passe sautée. Samo est seul sur le
côté et n'a plus qu'à accélérer pour aplatir en coin. Hernandez
transforme.

Jeu et joueurs
Le
Stade Français revient de loin. De très loin même. Loin de leur
meilleur niveau en première mi-temps, à cause notamment d’une conquête
calamiteuse, Paris s’est accroché. Grâce à un mental de fer et un
coaching gagnant, Fabien Galthié et ses joueurs sont revenus peu à peu
dans le match. Il aura fallu attendre les dix dernières minutes pour
que cette finale bascule en leur faveur. Les Auvergnats, auteurs d’une
bonne partie, ont craqué. Et laissé filer un titre qui leur tendait les
bras.

Les Parisiens
Mené de neuf points à la
pause (9-0), le Stade Français a très mal débuté son match. Largement
dominés en mêlée et en touche, les hommes de Fabien Galthié et Fabrice
Landreau ont été incapables de développer leur jeu. Du coup, Paris a
multiplié sans succès les grands coups de pied et surtout les
chandelles. Des actions stéréotypées pas vraiment dangereuses.
Contrairement à son homologue clermontois, l’ouvreur parisien Juan
Martin HERNANDEZ a ainsi eu du mal à trouver des
touches intéressantes. De nouveau sanctionné dès le retour des
vestiaires, le Stade Français a tenté de revenir en faisant entrer un
peu de sang neuf devant. Un coaching payant puisque les Parisiens se
sont rapidement montrés enfin dangereux. AURADOU et SAMO ont, comme la semaine passée face à Biarritz, fait du bien. LIEBENBERG,
grâce à sa puissance, a posé quelques soucis aux Montferrandais. La
conquête, elle, est devenue un peu plus efficace en touche surtout.
Mais pas de quoi non plus renverser les montagnes auvergnates. DOMINICI,
par sa vitesse, a tenté de faire la différence. Il d’ailleurs été tout
près de le faire à l’heure de jeu. Les trois-quarts ont été globalement
été médiocres, commettant trop de fautes de main. Nicolas JEANJEAN et HERNANDEZ se sont très bien repris après quarante premières minutes brouillonnes. Et comme un symbole, c’est Agustin PICHOT,
capitaine pour son dernier match, qui a marqué un essai décisif. Son
premier et dernier de la saison. Déjà très bon lorsqu’il était entré en
jeu à Bordeaux, SAMO, après une magnifique percée de Julien ARIAS, a scellé le sort de la rencontre. Et offert le treizième titre à son club.

Les Clermontois
Privé
de Bouclier de Brennus depuis la création du club, Clermont a réalisé
une très bonne première mi-temps. A l’image de Mario LEDESMA, les Auvergnats ont été largement dominateurs en touche. PRIVAT et CUDMORE, incertains toute la semaine, ont bien fait le métier. La troisième ligne, emmenée par un très bon VERMEULEN, a dominé les débats. A la pause, les hommes de Vern Cotter menaient de neuf points grâce à deux pénalités de Brock JAMES, particulièrement précieux au pied, et un drop d’Anthony FLOCH.
Le score aurait pu et dû être plus large si les Clermontois avaient
encore un peu plus enfoncé le clou devant. Car avec quelques points de
plus, les Montferrandais auraient évité de s’offrir une terrible fin de
match. Et une cruelle désillusion, la huitième. Les percées de Tony MARSH et Aurélien ROUGERIE n'auront donc servi à rien. Si ce n'est à nourrir des regrets...