Offensive américaine contre la guérilla au nord-ouest de Bag

Offensive américaine contre la guérilla au nord-ouest de Bagdad



Reuters

par Peter Graff BAGDAD (Reuters) - Tandis que se prolonge la crise politique déclenchée par le retrait des ministres
sunnites du gouvernement du chiite Nouri al Maliki, les forces américaines et irakiennes ont lancé une vaste
offensive pour tenter de réduire la guérilla au nord-ouest de Bagdad. Seize mille hommes participent à cette opération contre les activistes sunnites d'Al Qaïda dans la province
à population mixte de Diyala, a indiqué l'US Army, en précisant qu'elle s'inscrivait dans le cadre d'une
opération plus vaste annoncée lundi, mais dont les détails ne sont encore connus. L'armée américaine, qui a reçu cette année le renfort de 30.000 hommes pour venir à bout des violences à
Bagdad et dans les provinces environnantes, a encore perdu cinq hommes ces dernières 48 heures, ce qui
porte à 3.694 morts le bilan de ses pertes en opération depuis l'invasion de mars 2003. Les forces américaines, dont le chef doit rendre compte de l'action le mois prochain à la Maison blanche et
au Congrès, ont parallèlement lancé mardi un raid contre les activistes chiites du quartier de Sadr City, tuant
quatre personnes, dont une petite fille de cinq ans. "ECHEC AVÉRÉ" DE MALIKI Selon un porte-parole militaire américain, les soldats, qui cherchaient à capturer un chef activiste utilisant
du matériel fourni par l'Iran pour commettre des assassinats, n'ont ouvert le feu "que sur ceux qui leur
tiraient dessus". Toujours à Bagdad, l'explosion d'un camion suicide sur un pont enjambant le Tigre a causé la mort de dix
personnes et causé l'effondrement d'une partie de l'ouvrage, situé dans le nord de la capitale. L'action des forces américaines ces derniers mois est censée aider Maliki à mettre un terme aux violences
intercommunautaires mais celles-ci se poursuivent sans relâche et le gouvernement d'unité est plongé dans
une crise aiguë depuis le retrait des six ministres du principal groupe parlementaire sunnite. Maliki a annoncé dimanche qu'il comptait réunir dans les 48 heures les chefs des principales factions
politico-religieuses du pays pour tenter de redresser la situation, mais ce sommet tarde à se concrétiser et
son gouvernement semble au pied du mur. Jugeant le processus politique dans l'impasse, le principal chef religieux sunnite du pays, le cheikh Harith al
Dari, a exhorté lundi les Etats-Unis à lâcher le gouvernement "fantoche" de Maliki, dont "l'échec est avéré". "Si les Américains réfléchissent à un gouvernement d'un nouveau genre fondé sur la sagesse et la fermeté,
ainsi que sur la capacité à imposer la sécurité, ils pourront se retirer d'Irak en sauvant la face", a-t-il déclaré
à Reuters.