L'Inde fête sous haute sécurité 60 ans d'indépendance

L'Inde fête sous haute sécurité 60 ans d'indépendance



Reuters

par Simon Denyer NEW DELHI (Reuters) - Des montagnes du Cachemire aux forêts du centre de l'Inde et aux villes en
proie à la violence dans le Nord-Est, l'armée indienne sera déployée pour patrouiller et garantir la
sécurité à l'occasion, ce mercredi, des célébrations du 60e anniversaire de l'indépendance. Cette journée anniversaire est traditionnellement marquée par des violences commises par des
rebelles maoïstes, en lutte dans plusieurs Etats de l'Union indienne, et les forces de sécurité sont en
alerte maximale dans de nombreuses régions. A New Delhi, le Premier ministre, Manmohan Singh, déroulera dans la matinée le drapeau national du
haut des remparts du Fort rouge, au son d'une salve de 21 coups de canon. Il s'adressera ensuite à la
nation dans un discours censé faire l'éloge de six décennies d'avancées. Des tireurs d'élite auront pris place sur les toits du lacis de rues autour du Fort rouge, que des
hélicoptères survoleront. D'ores et déjà, la police filtre les voitures entrant dans la capitale ainsi qu'à
Bombay, villes qui ont fréquemment été la cible d'extrémistes ces dernières années. En Assam, Etat reculé du nord-est de l'Inde, les séparatistes ont tué 30 personnes depuis mercredi
dernier, dont des femmes et des enfants, tous des colons de langue hindie. L'armée a intensifié ses
patrouilles et la surveillance aérienne des hauteurs et des forêts d'Assam, et la police a mis en place une
série de barrages routiers autour des grandes villes et procédé dans certains secteurs à des fouilles
d'habitations. LES RUES DE CALCUTTA DÉCORÉES POUR LA FÊTE La police craint que la guérilla sécessionniste ne projette d'autres attaques, à l'occasion de
l'anniversaire, et fait état de renseignements selon lesquels des rebelles se sont introduits à Guwahati,
principale ville d'Assam, et dans d'autres villes, à partir de leurs bases arrière au Bangladesh et au
Myanmar. Au Cachemire, en proie à une guérilla sécessionniste musulmane depuis 1990, les organisations
séparatistes ont appelé pour mercredi à une grève générale à l'occasion de cette "journée noire" et des
célébrations selon elles "dénuées de sens" de l'Etat indien. Lundi, à Bandipur, ville à 65 km au nord de Srinagar, capitale d'été de l'Etat du Jammu-Cachemire,
des séparatistes présumés ont lancé une grenade, tuant deux civils et faisant une dizaine de blessés. Dans l'est de l'Inde, la guérilla maoïste a distribué des tracts dans les villes et les villages pour
appeler la population à boycotter les célébrations. Malgré toutes ces menaces, la majeure partie de l'Union indienne compte bien fêter en paix
l'anniversaire. A Calcutta, d'ores et déjà, des lumières de différentes couleurs et des petits drapeaux de
papier égayent les rues, par ailleurs envahies ici et là d'eau en raison des fortes pluies de mousson qui
s'abattent notamment sur l'est du pays depuis juillet.