Bush appelle le premier ministre irakien à faire plus d'effo

Bush appelle le premier ministre irakien à faire plus d'efforts



Reuters

par Tabassum Zakaria OTTAWA (Reuters) - Le président américain George Bush a jugé mardi qu'il appartenait au
peuple irakien de remplacer ou non le gouvernement du Premier ministre Nouri al Maliki, qu'il a
appelé à fournir davantage d'efforts pour réconcilier chiites et sunnites. "Je pense qu'il y a un certain mécontentement vis-à-vis du gouvernement et de son
incapacité (...) à mettre en place, par exemple, une loi sur le partage des revenus du pétrole,
ou à organiser des élections régionales", a déclaré Bush après avoir rencontré les dirigeants
canadien et mexicain à Montebello, au Québec. A Bagdad, l'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Ryan Crocker, a pour sa part qualifié
d'"extrêmements décevants" les résultats du gouvernement irakien dans le processus de
réconciliation. Les Etats-Unis ont renforcé leur présence militaire en Irak, la portant à 162.000 soldats,
pour tenter de maîtriser les violences et permettre ainsi que le gouvernement irakien puisse
aller de l'avant. Mais l'action du gouvernement Maliki est sujette à caution aux Etats-Unis. De retour d'une
visite en Irak, le sénateur démocrate Carl Levin, président de la commission des Affaires
militaires, a jugé nécessaire lundi la destitution du gouvernement irakien par le parlement. Appelant à un gouvernement "moins sectaire et plus unificateur", le sénateur Levin a
dénoncé l'incapacité de l'équipe Maliki à parvenir à des compromis sur des questions clefs de
la stabilisation irakienne. CHÈQUE EN BLANC Bush a cependant fait état de certains progrès en Irak, relevant notamment la
redistribution de revenus pétroliers engagée dans plusieurs provinces, même si la loi devant
encadrer ces transferts financiers n'a pas été adoptée par le Parlement. "Si le gouvernement ne répond pas aux attentes des citoyens, ils le remplaceront. C'est
aux Irakiens de prendre cette décision, pas à la classe politique américaine", a-t-il ajouté. Le porte-parole de la Maison blanche, Gordon Johndroe, s'est employé par la suite à
recadrer le discours, affirmant que le président Bush maintenait sa confiance à l'égard de
Maliki et de son gouvernement mais qu'il les pressait de parvenir rapidement à des
compromis. "Le président Bush croit que le Premier ministre Maliki et le Conseil de la présidence seront
en mesure de se rassembler et d'atteindre une forme de compromis politique", a-t-il dit. A Bagdad, pourtant, l'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Ryan Crocker, a estimé que les
résultats du gouvernement irakien dans le processus de réconciliation étaient "extrêmement
décevants et frustrants (...) pour nous, pour les Irakiens et pour le gouvernement irakien
lui-même". "Nous attendons des résultats, tout comme le peuple irakien, et notre soutien n'est pas un
chèque en blanc", a-t-il ajouté. La nouvelle stratégie du gouvernement, consistant à former des alliances avec les tribus
sunnites, n'équivaut pas à une réconciliation, a estimé Crocker. Le 11 ou le 12 septembre, Crocker et le général David Petraeus, commandant des forces
américaines en Irak, doivent remettre au Congrès un rapport d'évaluation de la stratégie de
renforts mise en oeuvre depuis le début de l'année. Ce document pourrait influencer l'avenir
de l'engagement américain à Bagdad.