Les derniers otages sud-coréens des taliban libérés

Les derniers otages sud-coréens des taliban libérés



Reuters

GHAZNI, Afghanistan/SEOUL (Reuters) - Les taliban ont libéré leurs trois derniers otages sud-coréens dans le cadre d'un
accord conclu avec Séoul, rapportent des témoins.
Comme leurs 16 prédécesseurs libérés depuis mercredi, les trois - deux
femmes et un homme - ont été remis au Comité
international de la Croix-Rouge dans la province de Ghazni, où les 23
évangélistes sud-coréens avaient été enlevés le 19 juillet. Deux des otages ont été exécutés au début de leur captivité et deux autres libérés peu après, lors d'un premier cycle de
négociations. La Corée du Sud s'est engagée à retirer ses troupes d'Afghanistan d'ici la fin de l'année, ce qu'elle avait de toute façon déjà
prévu depuis 2006. Le gouvernement sud-coréen interdit désormais à ses ressortissants de se rendre en Afghanistan. Interrogé mercredi sur le versement éventuel d'une rançon, le porte-parole de la présidence est resté évasif, se bornant à
répondre que la Corée du Sud avait fait ce qu'elle devait faire. "FARDEAU POUR L'IMAGE DE LA CORÉE" Dans un éditorial, le quotidien Chosun Ilbo, principal journal coréen généralement critique envers le président Roh Moo-hyun, a
estimé que le gouvernement devait être loué pour avoir résolu la crise en minimisant les pertes. Le journal a néanmoins mis en garde contre le précédent que constitue le fait d'avoir négocié avec les taliban. "Pour la première fois, nous avons dû négocier directement avec des ravisseurs terroristes. Nous ne pouvons nier le fait que ce
précédent pourrait à l'avenir constituer un fardeau pour l'image de la Corée", peut-on lire dans le journal. Plusieurs autres journaux ont exprimé des opinions similaires. Le ministre canadien des Affaires étrangères a également critiqué le fait que la Corée du Sud ait choisi de négocier avec les
taliban.
"La position du Canada sur les relations avec les terroristes est bien
connue de tous ceux qui connaissent ce sujet, même de façon
limitée. Nous ne négocions pas avec les terroristes, pour quelque
raison que ce soit", a déclaré Maxime Bernier dans un communiqué.
"De telles négociations (...) ne font que mener à d'autres actes de
terrorisme", a estimé Bernier, dont le communiqué condamnait
également l'enlèvement des otages et le meurtre de deux d'entre eux. Le Canada dispose de 2.500 soldats dans le sud de l'Afghanistan.