Un émissaire de l'Onu en route pour la Birmanie

Un émissaire de l'Onu en route pour la Birmanie




L'émissaire
de l'ONU pour la Birmanie, Ibrahim Gambari, est arrivé vendredi à
Singapour, d'où il devait repartir pour la Birmanie, a annoncé le
ministère singapourien des Affaires étrangères.
Le
diplomate onusien "transite par Singapour sur son trajet vers la
Birmanie", indique un communiqué du ministère. Lors de son escale dans
la cité-Etat, l'envoyé spécial a rencontré des responsables
singapouriens.
"Ils ont renouvelé le fort
soutien pour la mission de M. Gambari au Myanmar (Birmanie, ndlr) et
ont exprimé l'espoir que les autorités du Myanmar fassent bénéficier M.
Gambari et l'Onu de leur entière coopération pour parvenir à une
solution pacifique (...)", ajoute le texte.
Le
visa de M. Gambari sera valable à partir de samedi, avait indiqué jeudi
le Premier ministre de Singapour, George Yeo. Le secrétaire général de
l'ONU, Ban Ki-moon, a décidé mercredi d'envoyer M. Gambari d'urgence
dans la région, en réponse à la détérioration de la situation en
Birmanie, où des manifestations ont été réprimées violemment par la
junte.
Singapour assure actuellement la
présidence tournante de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est
(Asean), dont la Birmanie fait partie depuis 1997.
Fait
rare, le bloc asiatique s'est publiquement indigné jeudi soir à New
York de la situation en Birmanie, tranchant avec sa traditionnelle
retenue au nom du principe de non-ingérence dans les affaires
intérieures de ses membres. Réunis au siège de l'ONU, en marge de
l'Assemblée générale des Nations unies, les ministres de l'Asean se
sont dits, dans un communiqué, "choqués" par l'utilisation d'armes
automatiques et "ont exigé que le gouvernement birman cesse
immédiatement d'utiliser la violence contre les manifestants".
Outre
la Birmanie, l'Asean regroupe Brunei, le Cambodge, l'Indonésie, le
Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le
Vietnam.
Par ailleurs, la commissaire
européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, a lancé
un appel à la responsabilité des pays voisins de la Birmanie pour
contribuer à s'opposer à la violence à Rangoun, dans un entretien
vendredi à la radio allemande.
"Ce qui est
nécessaire, ce sont les contacts avec le gouvernement. Ce sont
principalement les pays voisins qui sont vraiment appelés à se montrer
responsables et surtout la Chine mais aussi l'Inde et les pays de
l'ASEAN", a déclaré l'Autrichienne à la radio bavaroise Bayerischer
Rundfunk.
L'UE s'efforce d'influencer la Chine
en ce sens et "Pekin a agi jusqu'à présent en coulisses", a-t-elle
souligné. "Mais nous voulons bien-sûr une solution efficace et surtout
que plus personne ne soit blessé ou tué", a-t-elle ajouté.