Le Pakistan va retirer les accusations de corruption contre

Le Pakistan va retirer les accusations de corruption contre l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto




Le
Pakistan va retirer les accusations de corruption contre l'ancien
Premier ministre Benazir Bhutto, répondant ainsi à l'une de ses
conditions pour un futur accord de partage du pouvoir avec le président
Musharraf, a annoncé mardi un ministre à l'AFP.
Lors
d'une réunion présidée par le Premier ministre Shaukat Aziz, le
gouvernement a "décidé de retirer les accusations visant Benazir
Bhutto", a déclaré à l'AFP le ministre des Chemins de fer, Sheikh
Rashid, un proche du général Musharraf.
Selon des sources gouvernementales, M. Musharraf était sur le point d'émettre mardi une ordonnance sur l'abandon des poursuites.
Mme
Bhutto, première et unique femme à diriger la République Islamique du
Pakistan, avait été Premier ministre à deux reprises, de 1988 à 1990 et
de 1993 à 1997. Elle s'était exilée en 1999 quand elle avait été
accusée par le gouvernement de Nawaz Sharif, avec son époux et des
proches, de corruption, des accusations qu'elle considère comme
infondées et purement "politiques".
Depuis
juillet, elle négocie avec M. Musharraf un accord qui lui permettrait
de redevenir Premier ministre à l'issue des législatives prévues pour
début 2008. Le général Musharraf, qui a pris le pouvoir par un coup
d'Etat sans effusion de sang, resterait le président.
Mais
ces négociations piétinaient jusqu'alors et Mme Bhutto a annoncé son
retour au Pakistan le 18 ocotbre, quoi qu'il arrive, pour emmener son
parti, l'influent Parti du Peuple Pakistanais (PPP) aux législatives.
M.
Musharraf, qui brigue un nouveau mandat samedi lors de l'élection
présidentielle, devrait être réélu sans difficulté, le scrutin étant au
suffrage indirect du Parlement et des assemblées provinciales qui lui
sont largement acquises.
En revanche, M.
Musharraf, de plus en plus contesté et impopulaire, pourrait perdre de
facto le pouvoir si son parti, la Ligue Musulmane du Pakistan (PML) ne
remporte pas à lui seul la majorité aux législatives ou ne s'allie pas
avec le PPP.
Mme Bhutto a posé plusieurs
conditions à un éventuel accord de partage du pouvoir, dont l'abandon
des accusations de corruption n'est pas celle qui posait le plus de
difficultés. Outre la promesse de M. Musharraf de démissionner, s'il
est élu, de son poste de chef des armées, Mme Bhutto lui a demandé
l'abandon de certaines prérogatives, dont celle de dissoudre le
Parlement et de démettre le gouvernement. Elle demande également le
vote d'un amendement constitutionnel, la loi fondamentale pakistanaise
interdisant à une personne d'occuper plus de deux fois le poste de
Premier ministre.
"Le président est sur le
point d'émettre une ordonnance accordant l'amnistie à des personnalités
politiques contre lesquelles des procédures judiciaires ont été
ouvertes entre 1985 et 1999, en guise de premier geste pour une
réconciliation nationale", a confirmé un haut responsable du
gouvernement, sans préciser qui était visé.