Inondations au Vietnam: au moins 59 morts

Inondations au Vietnam: au moins 59 morts




Le
passage la semaine dernière du typhon Lekima et les inondations qui ont
suivi dans le nord du Vietnam -- les pires enregistrées dans le nord et
le centre du pays ces dernières décennies -- ont désormais fait au
moins 59 morts et 14 disparus.
Dans la région dévastée par les inondations, les autorités ne prévoient pas un retour à la normale avant un mois.
Dans
le seul district de Gia Vien, dans la province de Ninh Binh au nord,
les eaux de la rivière Hoang Long ont submergé quatre communes,
obligeant leurs habitants à se réfugier dans les étages avec poules,
cochons, et le peu de nourriture qui leur restait.
Dans le village de Thuong, commune de Gia Minh, l'eau boueuse charrie rats, poulets et canards morts.
Selon
la presse vietnamienne, quelque 34.000 membres des forces armées ont
été mobilisés dans les différentes provinces touchées pour venir en
aide aux victimes, par hélicoptère ou bateau.
Mais de nombreuses personnes se plaignent de n'avoir encore rien reçu.
"Mon
village abrite 136 foyers, environ 585 personnes (...) Aucun de nous
n'a reçu d'aide, aucune nourriture, aucun médicament", raconte Do Thanh
Hung.
"Depuis ces derniers jours, nous vivons
des nouilles instantanées que nous avions achetées avant les
inondations. Nous les cuisons avec de l'eau des rizières (...) que nous
essayons de nettoyer le mieux possible", poursuit cet homme de 52 ans.
Dao
Thi Tra a, elle, épuisé ses réserves de "maïs, pomme de terre et riz".
"Maintenant nous n'avons plus de nourriture", poursuit cette femme de
75 ans, qui n'a vu qu'une fois dans sa vie une inondation pareille, en
1985 quand "la centrale hydraulique de Hoa Binh a lâché son eau".
Par
haut parleurs, les autorités invitent toutes les familles disposant
d'une barque à aller récupérer des vivres au comité populaire du
village.
"L'eau est là depuis plusieurs jours,
mais nous n'avons pas assez de bateaux pour transporter les nouilles,
la nourriture, l'eau aux victimes", reconnaît Ha Tien Minh, président
du comité populaire de Gia Minh.
Selon lui, la
situation alimentaire s'aggrave. "Nous n'avons pas non plus assez d'eau
potable", poursuit-il, inquiet des problèmes qui risquent de surgir
quand la décrue s'opèrera et que les eaux ménagères se seront mélangées
à celle des rizières.
Dans ces inondations,
"nous avons été complètement passifs. L'eau est montée si rapidement,
pas comme les années précédentes", raconte-t-il. "Les 13 écoles des
quatre communes ont été inondées, aucun enfant ne peut aller à l'école".
Pour
un complet retour à la normale dans la région, le lieutenant colonel
Tran Van Minh, chef des opérations de secours dans le district, table
lui sur "au moins un mois".
Selon le
chef-adjoint du bureau du district, Nguyen Cong Bang, les 3.900
hectares de champs cultivés de la zone ont été inondés. "La vie
quotidienne des gens et la production ont été suspendues",
explique-t-il. "Cela prendra au moins 10 jours pour que l'eau se
retire".
Selon les autorités, sur l'ensemble
des régions du nord et du centre du Vietnam touchées, plus de 120.000
maisons et 162.000 hectares de cultures ont été inondées.
Une
équipe de l'organisation non gouvernementale Oxfam, des représentants
de plusieurs agences de l'ONU ou encore de la Croix-Rouge ont prévu,
selon un membre d'Oxfam, de se rendre dans les zones les plus touchées
plus tard dans la semaine pour évaluer les besoins.