Le Nobel de chimie 2007: de la recherche fondamentale aux en

Le Nobel de chimie 2007: de la recherche fondamentale aux engrais et pots catalytiques




Les
travaux du prix Nobel de chimie, l'Allemand Gerhard Ertl, sont
"extrêmement fondamentaux" mais ont "des retombées très fortes" sur la
compréhension de la catalyse hétérogène et de la corrosion, d'où leurs
multiples applications, des engrais aux pots d'échappement des
véhicules.
"Il a fait progresser de manière
considérable" la compréhension des phénomènes qui se passent à la
surface des métaux, ou d'autres solides en général, a déclaré à l'AFP
Marc Ledoux, directeur de recherche au Centre national de la recherche
scientifique (CNRS, France).
Ainsi, la
compréhension de l'oxydation du monoxyde de carbone (CO) sur le platine
a mené à la mise au point des pots d'échappement catalytiques, et celle
des piles à combustible dépendra de la découverte de meilleurs
catalyseurs, observe John Foord, professeur de chimie à l'université
d'Oxford.
Les travaux du Nobel allemand ont
notamment permis de comprendre la "catalyse hétérogène", un phénomène à
la base d'une grande partie de tous les produits chimiques fabriqués
dans le monde.
La "catalyse hétérogène" est
ainsi à l'oeuvre dans la synthèse de l'ammoniac (NH3), un composé
gazeux d'azote (N2) et d'hydrogène (H2) utilisé pour tous les engrais.
En présence d'un bout de fer, qui va servir de catalyseur, "les
molécules des deux gaz se dissocient : N2 donne 2 N, H2 donne 2 H",
explique Marc Ledoux. "Tous ces atomes se promènent sur la surface, se
rencontrent, se réorganisent et on construit la molécule de NH3".
Les
recherches de Gerhard Erl sont "des travaux extrêmement fondamentaux
sur la compréhension de ces phénomènes d'+absorption+ (rétention à la
surface) des molécules sur les surfaces des solides". Ils ont permis de
multiples applications comme le raffinage du pétrole, l'amélioration de
la qualité de l'essence en utilisant le platine comme catalyseur, etc.
Pour
Marc Ledoux, qui travaille au Laboratoire des matériaux surface et
procédés pour la catalyse de Strasbourg, le Nobel allemand a permis de
"comprendre ce qui se passe (à la surface des métaux) et donc essayer
ensuite de fabriquer de nouveaux catalyseurs, de réaliser de nouvelles
réactions".