Proche-Orient: Rice en Egypte pour préparer la conférence su

Proche-Orient: Rice en Egypte pour préparer la conférence sur la paix de novembre




La
secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a entamé mardi en Egypte
des discussions avec le président Hosni Moubarak sur la réunion
internationale sur la paix de novembre, après avoir affirmé qu'il était
temps de créer un Etat palestinien.
Mme Rice
s'est déjà entretenue avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert et
le président palestinien Mahmoud Abbas, pour tenter de les convaincre
de s'entendre en vue de la conférence qui doit se tenir fin novembre à
Annapolis, dans le Maryland, aux Etats-Unis.
"Franchement,
le temps est venu d'établir un Etat palestinien", a-t-elle déclaré
lundi après un entretien de plus de trois heures avec M. Abbas.
La
création de cet Etat, a-t-elle souligné, est "absolument essentielle,
non seulement pour l'avenir des Palestiniens et des Israéliens mais
également pour le Proche-Orient et les intérêts des Etats-Unis".
L'Egypte,
allié-clé des Etats-Unis dans la région, a toutefois suggéré lundi de
reporter la réunion en l'absence d'un accord servant de base à des
discussions "substantielles" pour un règlement du conflit
israélo-palestinien.
"Se précipiter pour tenir
la réunion sans un accord sur un document substantiel et positif
pourrait nuire aux chances de parvenir à une paix juste, a estimé le
ministre des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit. On devrait penser
sérieusement à tenir la réunion à une autre date plus appropriée".
Le
ministre, dont le pays est le seul pays arabe avec la Jordanie à être
signataire d'un traité de paix avec l'Etat hébreu, a également accusé
"certains en Israël de saper les efforts américains visant à obtenir à
la conférence un document conjoint crédible et contraignant" sur un tel
règlement.
Selon Mme Rice, Israéliens et
Palestiniens ne vont "pas tenter de tout régler dans le document de
novembre mais ce document doit être sérieux, substantiel, concret et
montrant qu'on peut aller de l'avant".
Après
sa rencontre avec la secrétaire d'Etat, M. Abbas a énuméré les points
précis qu'il souhaitait voir mentionnés dans le document conjoint: les
frontières, le statut de Jérusalem, les réfugiés, la colonisation et
l'eau.
"Les négociations ne seront pas
ouvertes indéfiniment. Il faut fixer une échéance afin qu'on puisse
aboutir à des résultats", a-t-il dit.
Mais M.
Olmert et Mme Rice se sont dits opposés à un calendrier régissant les
négociations qui devraient s'engager dans la foulée de la réunion
internationale.
Le Premier ministre israélien,
qui s'est entretenu dimanche avec Mme Rice, s'est efforcé de tempérer
les espoirs suscités par la conférence.
Mais
il a laissé entendre, pour la première fois depuis sa prise de
fonctions, qu'il pourrait renoncer à la souveraineté israélienne sur
certains quartiers du secteur oriental de Jérusalem, occupé et annexé
par Israël depuis 1967.
Par ailleurs, Mme Rice
a implicitement exclu que la réunion traite de la question du Golan,
occupé par Israël en 1967 et annexé en 1981, alors que la Syrie en fait
une condition à sa participation.
"C'est une réunion sur la question israélo-palestinienne", a-t-elle déclaré à la télévision publique israélienne.
"Ceci
dit, les Etats-Unis sont parfaitement conscients qu'au bout du terme,
il faudra un règlement de paix global au Proche Orient (...) ce qui
implique bien évidemment une solution aux problèmes opposant Israël et
la Syrie", a-t-elle ajouté.
Au Caire, Mme Rice
doit encore rencontrer son homologue égyptien ainsi que le chef des
renseignements, Omar Souleïmane, avant de retourner en Israël et dans
les Territoires palestiniens pour de nouvelles discussions.