Rice: la conférence d'Annapolis sera peut-être reportée

Rice: la conférence d'Annapolis sera peut-être reportée


La
secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, arrivée dimanche au
Proche-Orient, risque-t-elle d'avoir fait le voyage pour rien, de son
point de vue, bien entendu ? C'est la question qu'on peut se poser ce
mardi après les réponses mitigés qu'elle a reçues des membres du
gouvernement égyptien qui ne semblent pas pressés outre mesure de se
rendre à Annapolis pour discuter avec les autres dirigeants arabes du
conflit entre Israël et les Palestiniens.
Rice,
résolue à faire réussir à tout prix la conférence d'Annapolis, initiée
par les Américains, a entamé son périple dans la région par des
discussions avec plusieurs représentants du gouvernement israélien dont
bien entendu le Premier ministre. Elle s'est ensuite rendue à Ramallah
pour s'entretenir avec le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud
Abbas (Abou Mazen) et le responsable de son cabinet Salam Fayyad.
Et
ce mardi matin, elle a été accueillie au Caire. Elle comptait bien,
dans ses conversations avec le président Moubarak et ses conseillers,
convaincre ses interlocuteurs de la nécessité de leur participation à
la conférence de la paix d'Annapolis, organisée sous l'impulsion du
président des Etats-Unis George Bush.
Mais
si l'on en croit le site NRG du quotidien israélien Maariv, Rice aurait
peut-être "cédé aux pressions des Egyptiens'' et aurait accepté de
reporter la date de la conférence, prévue au départ au mois de
novembre. Autre possibilité: elle se serait rendu compte, lors des
discussions de ces derniers jours, que l'écart était encore trop grand
entre les deux camps et qu'il fallait tenter de les rapprocher avant de
se lancer dans une conférence de paix.
Au
cours de la conférence de presse qu'elle a tenue avec son homologue
égyptien, Ahmed Aboul Gheit, Condoleezza Rice a en effet indiqué aux
journalistes que cette rencontre au sommet pourrait être repoussée au
mois suivant, c'est-à-dire en décembre.
La
chaîne télévisée Al Jazira a commenté elle aussi la visite de la
secrétaire d'Etat américaine dans la région. Elle a indiqué mardi
après-midi que Condoleezza Ric e a fait le déplacement au Caire "pour
tenter de convaincre le président Moubarak et ses conseillers de
renoncer à leurs réserves concernant la conférence". Elle souhaiterait
surtout, selon la station, inciter les autres Etats arabes, et en
premier lieu l'Arabie Saoudite, à suivre l'exemple de l'Egypte et à se
rendre à cette rencontre à Annapolis.
Si elle
a pris cette initiative, c'est qu'elle a entendu les critiques de hauts
responsables de l'administration égyptienne, qui ont émis des doutes
sérieux sur l'intérêt d'une telle conférence. L'un d'entre eux n'est
autre que son homologue Aboul Gheit, qui a demandé lundi l'annulation
de cette rencontre. Il a exprimé plus ou moins la même opinion lors de
la conférence de presse ce mardi en ajoutant qu'il fallait au préalable
"fixer un calendrier précis pour les pourparlers entre Israël et les
Palestiniens''.