Birmanie: appel à manifester mercredi devant les ambassades

Birmanie: appel à manifester mercredi devant les ambassades de Chine




Des
organisations des droits de l'homme ont appelé à manifester mercredi
devant les ambassades de Chine de douze villes afin de protester contre
l'assignation à résidence par la junte militaire au pouvoir en Birmanie
d'Aung San Suu Kyi, figure de proue de l'opposition.
Des
manifestations sont prévues devant les ambassades de Chine de Londres,
Paris, Berlin, Dublin, Vienne, Sydney, Washington, Toronto, New York,
Brasilia, Bangkok et Cape Town. Les participants sont invités à porter
des masques à l'effigie de l'opposante birmane.
L'appel,
lancé par une coalition d'organisations des droits de l'homme telles
Amnesty International et Burma Campaign, vise à faire pression sur la
Chine, fidèle alliée de la junte birmane, pour qu'elle soutienne des
sanctions contre le régime.
La campagne est destinée à "marquer les 12 ans de détention d'Aung San Suu Kyi", selon les organisateurs.
Mme
Suu Kyi, Prix Nobel de la Paix en 1991, est maintenue en isolement dans
sa résidence à Rangoun depuis 2003. Mais elle avait auparavant été
incarcérée à plusieurs reprises. Au total, elle a été privée de liberté
pendant 12 des 18 dernières années.
Elle est
présidente de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), qui avait
très largement remporté des élections en mai 1990. La junte birmane
avait cependant refusé de céder le pouvoir.
"Malgré
les événements de ces dernières semaines, nous semblons ne pas être
plus près d'obtenir la liberté pour Aung San Suu Kyi ni pour aucun
autre parmi les centaines de prisonniers politiques", a déclaré Zoya
Phan, directrice de campagne pour Burma Campaign au Royaume-Uni, citée
dans un communiqué.
Fin septembre, les forces
de sécurité birmanes avaient violemment réprimé d'importantes
manifestations pacifiques, faisant au moins 13 morts.
"Le
régime birman est bien le geôlier d'Aung San Suu Kyi mais la Chine
détient la clef de sa libération", a ajouté Mme Phan faisant référence
à l'alliance fidèle qui unit Pékin à la Birmanie. "La Chine doit
dorénavant clairement dire qu'elle soutiendra une action en vue de
mettre un terme à cette répression", a-t-elle estimé.
Par
ailleurs, dans une lettre à paraître mercredi dans le quotidien
britannique The Guardian, les lauréates des Prix Nobel de la Paix
encore en vie ont appelé les Nations unies à "mener des actions
décisives afin d'assurer la libération d'Aung San Suu Kyi et de ses
compatriotes prisonniers".
"Il y a 62 ans,
l'ONU a été mise en place afin de permettre à des gouvernements à
travers le monde de répondre à des crises graves de ce genre. Elle doit
dorénavant en faire plus pour se montrer à la hauteur de son mandat",
écrivent les six lauréates (Jody Williams, Shirin Ebadi, Wangari
Maathai, Rigoberta Menchu, Betty Williams et Mairead Corrigan Maguire).
"La
détention d'Aung San Suu Kyi ... n'est que la partie visible de
l'iceberg", ajoutent-ils, évoquant la multiplication d'informations sur
des cas de torture et de mauvais traitements.
Douze femmes ont reçu le Prix Nobel de la Paix. Sept sont encore en vie, dont Aung Sann Suu Kyi.