Premiers progrès des pompiers contre les incendies en Califo

Premiers progrès des pompiers contre les incendies en Californie



Reuters

par Adam Tanner
SAN DIEGO, Californie (Reuters) - Pour la première fois en quatre
jours, les pompiers californiens ont pu progresser mercredi sur le
front
des incendies grâce à la baisse de l'intensité du vent mais ils sont
toujours mobilisés sur une quinzaine de foyers. Quelque 9.000 soldats du feu ont travaillé d'arrache pied sur les collines et dans les canyons ravagés par les flammes.
A la nuit tombante, mercredi soir, une quinzaine d'incendies faisaient
toujours rage, mais la chute des températures et l'accalmie du vent
ont ralenti leurs progressions vers les zones habitées. La
situation reste toutefois très préoccupante dans la région de San
Diego, la plus lourdement touchée, où un demi-million d'habitants
restent privés de foyers et où les dégâts sont estimés à plus d'un
milliard de dollars.
"Aujourd'hui, je suis enfin en mesure de dire que ce fut un bon
après-midi", a dit le shérif du comté de San Diego, Bill Kolender.
"C'est la
première fois depuis trois jours que nous avons pu passer à l'offensive
contre les flammes", confirme Kris Concepcion, chef de bataillon. BUSH ATTENDU JEUDI
Si une partie des populations évacuées ont pu rentrer chez elles, trois
incendies échappent cependant toujours au contrôle des pompiers
dans cette région du Sud californien. "C'est un peu comme une
partie d'échecs puisque nous devons décider à quel secteur va notre
priorité. Pour le moment, nous sommes la
priorité des priorités", explique Jeff Terpstra, un des responsables de
la lutte contre les flammes sur l'incendie de Witch, qui a parcouru
plus
de 80.000 hectares. A Orange County, au sud de Los Angeles, ce
sont 8.000 hectares qui sont partis en fumée dans le secteur de
Santiago, où des habitations
sont menacées. Au total, près de 1.500 habitations ont été
détruites par les flammes, et six morts sont à déplorer, dont quatre
parmi les évacués, une
quarantaine de personnes ont été blessées dont 18 pompiers, selon les
chiffres des services de secours.
Le gouverneur Arnold Schwarzenegger a précisé que 8.900 pompiers
restaient mobilisés. "Beaucoup d'entre eux ont travaillé 36 heures
ou 48 heures sans s'arrêter", a-t-il dit. Le président George
Bush, qui a l'intention de se rendre jeudi dans les régions sinistrées,
a classé mercredi sept comtés du sud de la
Californie comme zone de "catastrophe majeure", une procédure
garantissant une aide fédérale supplémentaire pour les familles
affectées.
Dans le comté de Los Angeles, les soldats du feu ont enregistré
d'importants succès et levé les alertes aux rafales de vent chaud
venues
du désert qui attisaient les flammes depuis quatre jours. Certaines
stars habitant la luxueuse station balnéaire de Malibu ont pu regagner
leur
domicile. YOGA ET MASSAGE POUR LES EVACUES Les autorités
de San Diego et les autorités fédérales ont tâché d'organiser au mieux
l'évacuation massive des habitants, avec en tête le
souvenir traumatisant de la débâcle des secours après l'ouragan Katrina
en Louisiane. Des milliers d'évacués avaient alors été abandonnés
pendant des jours à leur sort dans le Superdome de La Nouvelle-Orléans.
"Nous allons nous assurer que cette opération se déroule du mieux
possible, étant donné l'ampleur du désastre", a déclaré sur NBC David
Paulison, directeur de l'Agence fédérale de gestion des secours (FEMA),
dont un millier d'employés sont à pied d'oeuvre à San Diego. Des agents du FBI sont également mobilisés pour enquêter sur d'éventuels départs de feu d'origine criminelle. Quatorze mille personnes évacuées ont passé une deuxième nuit dans le stade des San Diego Chargers.
Beaucoup d'entre eux ont dit leur satisfaction face à la réponse des
autorités: propreté, nourriture et eau en abondance voire des séances
de yoga, d'acupuncture et de massage, clowns et sucreries pour
distraire les enfants.
Les habitants de San Diego ont été invités à économiser l'eau et
l'électricité, car la production d'électricité a été réduite de 40% par
rapport à la normale. Les autorités ont assuré que la centrale
nucléaire de San Onofre n'était pas menacée par les flammes, même si le
camp des marines
voisin de Pendleton, l'une des plus grandes bases militaires du pays,
est touché par le feu.