Pilule du lendemain au Chili

Une lutte politique contre le conservatisme religieux.

Désormais distribuée gratuitement aux jeunes filles de plus de 14 ans dans tous les centres de santé publics, sans que soit requise l'autorisation des parents, la pilule du lendemain a déchaîné les passions au Chili. Lancée le 2 septembre, cette mesure a opposé pour la première fois la présidente socialiste Michelle Bachelet à l'Eglise, très influente dans ce pays parmi les plus conservateurs d'Amérique latine. Pays qui a légalisé le divorce il y a seulement deux ans, et où l'avortement reste illégal.

Chaque année, au Chili, des adolescentes donnent naissance à 40 000 enfants dont 80 % ne sont pas désirés et ce chiffre est à mettre en rapport avec un taux d'avortement de 40 % chez les filles de moins de 18 ans. Comme l'avortement est illégal au Chili, les jeunes filles enceintes interrompent leur grossesse dans des conditions dangereuses. Un tiers des femmes qui subissent ce type d'intervention doivent être hospitalisées en raison de complications graves. Au Chili, les femmes doivent avoir au moins 32 ans, quatre enfants en vie, et obtenir le consentement de leur partenaire pour se faire avorter légalement. La pratique du système de santé publique de ne dispenser des contraceptifs qu'après la première grossesse est un facteur déterminant qui ne favorise guère la prévention des grossesses non désirées et des MST.

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