Le Centre Georges-Pompidou fête ses 30 ans mercredi

par **@lex** Mar 30 Jan - 18:24

Le Centre Georges-Pompidou fête ses 30 ans mercredi

Entouré à ses débuts d'un certain scepticisme mais devenu rapidement l'un des emblèmes de Paris, le Centre Georges-Pompidou fête mercredi ses 30 ans d'existence en s'exportant, vers Metz où il s'implantera en 2008 puis vers l'Asie.

Inauguré le 31 janvier 1977 par un Valéry Giscard d'Estaing sceptique, le Centre Pompidou verra son anniversaire célébré 30 ans après, jour pour jour, par un discours du président Jacques Chirac en fin d'après-midi.

Le public pourra les jours suivants découvrir une immense oeuvre vidéo projetée pendant un mois sur la Piazza ainsi que le nouvel accrochage des collections modernes du musée.

Le bâtiment à l'architecture révolutionnaire signé Renzo Piano et Richard Rogers, qui a reçu depuis son ouverture l'équivalent de la population du Brésil (180 millions de personnes), est aujourd'hui "aussi emblématique que la Tour Eiffel dans le paysage parisien", selon les mots de son président Bruno Racine.

Structure de verre et de métal aux gaines colorées de rouge, vert ou bleu, vite surnommée la "raffinerie" ou "l'usine à gaz", Beaubourg - du nom du plateau où il fut construit - est depuis ses débuts, comme l'ont voulu ses concepteurs, une véritable cité culturelle où se côtoient quotidiennement amateurs de musique, d'arts ou de cinéma, enfants ou étudiants dans sa bibliothèque, ou touristes intrigués.

Il y a plus de 30 ans, le président Georges Pompidou, amateur réputé d'art contemporain, avait affirmé vouloir "passionnément que Paris possède un centre culturel (...) qui soit à la fois un musée et un centre de création". Le Centre qui porte aujourd'hui son nom a su réaliser cette "utopie de faire coexister des activités différentes dans un même lieu", selon M. Racine.

Trente ans après, Beaubourg "se trouve confronté à de nouveaux défis", la révolution numérique et surtout la mondialisation de la scène artistique, dit le président du Centre qui pour passer "à l'échelle du monde" et élargir sa vision, regarde vers l'est.

La première pierre d'une antenne à Metz, qui doit ouvrir au public en 2008, a été posée le 7 novembre 2006. "Ce sera un banc d'essai pour une présentation inédite de la collection dans une région peu dotée, frontalière et européenne", dit M. Racine.

Par ailleurs, "la scène artistique mondiale est en train d'exploser" et particulièrement la Chine, explique M. Racine pour qui "on ne peut pas tout contrôler depuis Paris".

Beaubourg développe donc un projet à Shanghaï d'une antenne -de droit chinois- dont le Centre serait l'"opérateur et le programmateur", avec des expositions venues de Paris ou conçues pour le site, d'artistes occidentaux ou chinois. Des premières initiatives artistiques y sont prévues dès la fin de l'année.

Côté collections, le Centre possède quelque 58.000 oeuvres, en montre un peu moins de 2.000 sur ses cimaises parisiennes et en prête chaque année quelque 3.000. Avec des problèmes de budget pour en acquérir de nouvelles, les sommes traditionnellement dévolues (4 millions d'euros) aux acquisitions étant plombées de 2,3 M EUR pour trois ans (de 2006 à 2008) par l'indemnisation des héritiers du collectionneur Alphonse Kann, spolié par les Nazis.

Le développement du mécénat est donc une préoccupation, comme l'entretien d'un bâtiment emblématique mais coûteux à entretenir.

Pour les 30 ans, la programmation festive a néanmoins débuté par un cadeau, l'exposition gratuite "Hergé", et se poursuivra par un panorama des activités du centre, avec une note contemporaine - l'exposition Airs de Paris et Annette Messager - et une note historique - Beckett, Giacometti ou Klossowski.