L'ONU recommande une indépendance du Kosovo sous supervision

NEW YORK (AFP) - Le médiateur de l'ONU pour le Kosovo,
Martti Ahtisaari, recommande l'indépendance de la province serbe, sous
supervision internationale dans un premier temps, dans son rapport
final publié lundi à l'ONU.
"L'indépendance est la seule option pour assurer la stabilité politique et la viabilité économique du Kosovo", affirme M. Ahtisaari.

"Je propose que l'indépendance du Kosovo
et les obligations résultant de ma proposition de règlement s'exercent
en un premier temps sous la supervision et avec l'appui d'une présence
civile et militaire internationale", ajoute ce rapport qui a été
transmis au Conseil de sécurité.
"La supervision internationale serait

dotée de pouvoirs importants mais précisément ciblés dans des domaines
clés tels que les droits des communautés, la décentralisation, la
protection de l'Eglise orthodoxe serbe et l'Etat de droit", poursuit-il.
"Ces pouvoirs seraient exercés pour
corriger tous actes contraires au texte et à l'esprit des dispositions
de la proposition de règlement", explique-t-il. La supervision
internationale "ne prendrait fin que lorsque le Kosovo aurait mis en oeuvre les mesures prévues dans la proposition de règlement."
Rappelant qu'"un passé fait d'inimitié et
de défiance réciproque empoisonne de longue date les rapports entre
Albanais et Serbes du Kosovo", M. Ahtisaari estime que "la réincorporation à la Serbie n'est pas une option viable".
"La restauration du pouvoir serbe au Kosovo
serait inacceptable pour l'écrasante majorité de sa population.
Belgrade ne pourrait rétablir son pouvoir sans provoquer une violente
opposition. L'autonomie du Kosovo à l'intérieur des frontières de la
Serbie -aussi théorique soit-elle- est tout simplement intenable",
insiste-t-il.
De même, ajoute le rapport, le Kosovo "ne saurait rester indéfiniment sous administration internationale".
Le Kosovo,
officiellement province serbe, est administré par l'ONU depuis 1999,
après des bombardements de l'Otan pour faire cesser la répression du
régime de Slobodan Milosevic contre la guérilla des séparatistes
albanais.
Le Conseil de sécurité ne doit pas discuter du rapport avant le mois prochain, selon des diplomates de l'ONU.