L'UE et l'Iran reprennent leur dialogue à Ankara

L'UE et l'Iran reprennent leur dialogue à Ankara



ANKARA (Reuters) - L'Union européenne
reprend ce mercredi à Ankara son dialogue avec l'Iran pour tenter de
déterminer si Téhéran peut être prêt à suspendre ses activités
nucléaires.
Javier Solana, porte-parole de la
diplomatie européenne, et Ali Larijani, le principal négociateur
iranien sur la question, qui ne se sont pas vus depuis deux mois,
devaient se retrouver dans l'après-midi à Ankara. Le début de leurs
entretiens est prévu vers 14h00 GMT.
Mais à son arrivée, Larijani a réaffirmé
que la république islamique ne céderait pas sous les pressions
extérieures. Les conditions préalables "irrationnelles" posées par les
Occidentaux sont responsables de l'échec des négociations passées,
a-t-il dit en faisant allusion à la suspension de l'enrichissement de
l'uranium qu'exige la communauté internationale.
"C'est pourquoi il y a d'autres idées, de
nouvelles idées, (...) c'est pourquoi nous sommes là", a-t-il dit sans
plus de commentaires aux journalistes l'attendant à Ankara.
Cette entrevue sera la première depuis
l'adoption, en mars, de la dernière résolution du Conseil de sécurité
de l'Onu condamnant la poursuite du programme iranien d'enrichissement
d'uranium, que les puissances occidentales soupçonnent de masquer des
ambitions militaires.

Au début de la semaine, Solana a expliqué qu'il souhaitait "voir si nous pouvons progresser vers des négociations".
Selon Christina Gallach, sa porte-parole,
les discussions d'Ankara devraient durer un jour ou deux, puis le
diplomate européen espère pouvoir se rendre jeudi soir à Oslo pour en
rendre compte aux ministres des Affaires étrangères de l'Otan.
L'objectif, a-t-elle souligné, est de
parvenir à un accord sur la suspension simultanée de l'enrichissement
d'uranium et des sanctions prévues par les résolutions du Conseil de
sécurité de l'Onu.
Cette "double suspension" permettrait
l'ouverture de négociations sur les propositions économiques et
commerciales censées inciter Téhéran à renoncer à ses ambitions
nucléaires.
"La situation a changé et requiert de
nouvelles initiatives. Larijani est prêt à parvenir à un accord sur la
question du nucléaire iranien", a dit à Reuters l'ancien ambassadeur
d'Iran en France, Sadeq Kharrazi, qui fut l'un des membres de la
précédente équipe de négociateurs iraniens et conserve une bonne
connaissance des discussions actuelles.