François Fillon veut afficher d'emblée ses priorités sociale

François Fillon veut afficher d'emblée ses priorités sociales






PARIS (Reuters) - Au lendemain de sa
nomination, François Fillon a consacré son premier déplacement aux
femmes en difficulté, un geste destiné à marquer d'emblée l'engagement
prioritaire du nouveau gouvernement contre l'exclusion "à côté de
l'efficacité économique".
Deux heures après la nomination de son
gouvernement, le Premier ministre s'est rendu au foyer Eglantine, dans
le XVIIe arrondissement de Paris, une maison d'accueil pour de jeunes
mères créée en 2002.

Les jeunes femmes prises en charge dans cette structure du Centre d'action sociale protestant ont été victimes de violences conjugales et/ou sont sans papiers ou sans domicile.
En 2006, le foyer a hébergé 311 personnes
- mères et enfants. Quelque 150 personnes y sont actuellement
accueillies. La durée moyenne de séjour est de sept mois.
"Les violences faites aux femmes, les
violences faites aux enfants constituent la chose la plus inacceptable
qui soit", a déclaré François Fillon, qui a salué de jeunes femmes et
leur bébé et s'est entretenu avec le personnel du centre durant une
heure.
"J'ai voulu par cette visite symbolique
montrer que le gouvernement que je vais diriger va accorder la plus
grande priorité, la plus grande attention à cette question, à la fois à
travers la mise en oeuvre du droit opposable au logement, à travers le
droit opposable qu'on veut créer pour les gardes d'enfants", a-t-il
expliqué.
"Je suis venu donner un signe, le signe
de l'extrême priorité que le gouvernement veut accorder à ces
questions", a ajouté le Premier ministre.

La candidate socialiste Ségolène Royal, rivale malheureuse de Nicolas Sarkozy, s'était engagée, si elle était élue, à mettre en oeuvre pour première loi un texte contre les violences faites aux femmes.

"S'ATTAQUER A LA MISÈRE"
"Il faut être efficace, ce n'est pas
facile. (...) On veut vraiment des résultats", a dit François Fillon
pour résumer la philosophie de son action à venir, prenant soin de
préciser, en réponse à une question, que la lutte contre l'exclusion
était un thème aussi "cher" à Nicolas Sarkozy qu'à son Premier ministre.
Durant sa campagne électorale, le nouveau
chef de l'Etat n'a eu de cesse de s'adresser à "la France qui souffre",
assurant qu'il ne laisserait personne "au bord du chemin".
"Je veux leur dire que la France dont je
rêve est une France qui ne laissera tomber personne, une France qui est
comme une famille, où le plus faible, le plus vulnérable, le plus
fragile a droit a autant d'amour, autant de respect, autant d'attention
que le plus fort", avait-il notamment déclaré au soir du premier tour
de l'élection présidentielle, le 22 avril.

Dans l'entourage de François Fillon, on met l'accent sur la priorité donnée aux politiques de solidarité.
"Ainsi se dessine le projet du Premier
ministre : manifester la solidarité que nous devons aux exclus et aux
laissés-pour- compte, tout particulièrement lorsqu'il s'agit d'enfants
ou de famille démunies".
"S'attaquer ainsi à la misère et à
l'exclusion ne signifie ni mettre en avant l'assistance, ni tenir un
discours moralisateur", ajoute-t-on.
Le président d'Emmaüs-France, Martin
Hirsch, a été nommé vendredi Haut-commissaire aux Solidarités actives
contre la pauvreté. Cette personnalité classée à gauche sera notamment
chargée de réfléchir à la mise en oeuvre d'un "revenu de solidarité
active".
"Nous voulons tout mettre en oeuvre pour
qu'à côté de l'efficacité économique, qui sera l'une des nos priorités,
cette solidarité réelle, effective, qui ne doit pas être seulement dans
les discours, mais dans les actes, soit mise en oeuvre", a réaffirmé
François Fillon.