Vietnam: 50 millions de personnes aux urnes pour les législa

Vietnam: 50 millions de personnes aux urnes pour les législatives


HANOI (AFP) - Les Vietnamiens ont commencé
à élire leurs nouveaux députés dimanche à 07H00 locales (00H00 GMT),
dans un scrutin minutieusement orchestré et contrôlé par le Parti
communiste (PCV) au pouvoir.
Plus de 50 millions de personnes, sur une
population totale de 84 millions d'habitants selon les chiffres
officiels, sont appelées aux urnes pour ces élections quinquennales.
Elles doivent choisir 500 députés parmi 875 candidats.
Le secrétaire général du Parti, Nong Duc
Manh, a ouvert le vote sous les caméras au bureau numéro un du district
de Ba Dinh à Hanoï. Le ministre de la Sécurité publique Le Hong Anh,
également membre du Bureau politique du PCV, a voté dans sa foulée.
Sur les murs de la salle de vote, une
banderole aux couleurs rouge et or du pays invitait les électeurs à
"choisir avec lucidité les personnes ayant suffisamment de talent et de
morale pour l'Assemblée nationale".
Les hauts-parleurs postés aux coins des
rues de la capitale rappelaient les règles du scrutin et incitaient la
population à aller "élire une nouvelle bonne Assemblée" pour "répondre
à la cause d'industrialisation et de modernisation du pays".
Les résultats des élections ne devraient
pas être connus avant sept à dix jours. Mais le Front pour la patrie,
un organe émanant du PCV, prévoit d'ores et déjà une écrasante majorité
de sièges -- environ 90% -- pour les membres du Parti communiste, seul
parti autorisé au Vietnam et qui compte quelque 2,5 millions
d'adhérents.
Sur les 875 candidats, 150 ne sont pas
membres du PCV et 30 se sont présentés sans le parrainage, à l'origine,
du Parti ou d'une organisation officielle. Mais chacun d'entre eux a
tout de même, comme l'ensemble des autres candidats, reçu d'une façon
ou d'une autre un blanc-seing du Parti.
La future Assemblée devrait voir arriver
de nombreuses nouvelles têtes. "Les élections vont apporter un
renouveau politique", relève un observateur étranger, qui ne voit
pourtant pas vraiment "d'enjeux politiques" dans l'événement.
Les autorités ont clairement rappelé ces
derniers mois qu'elles ne tolèreraient pas la remise en cause du
principe de parti unique gravé dans la Constitution. Et sur les sept
dernières semaines, la justice a condamné une série de dissidents qui militaient pour le multipartisme et appelaient au boycott du scrutin.