Week-end final pour le Festival de Cannes

par **@lex** Ven 25 Mai - 20:29

Week-end final pour le Festival de Cannes

CANNES (AP) - Le clap de fin approche pour le 60e Festival de Cannes qui a présenté vendredi, pour son avant-dernière journée de compétition, deux films
à la réalisation soignée et de facture très classique: "La nuit nous
appartient" de l'Américain James Gray et "Une vieille maîtresse" de
Catherine Breillat.
Tous deux ont été relativement bien
accueillis mais n'ont pas, pour beaucoup de festivaliers, bouleversé
les pronostics pour la Palme d'or qui sera décernée dimanche soir. "De
l'autre côté", du réalisateur germano-turc Fatih Akin, semble tenir la
corde, devant les films américains "No Country For Old Men" et
"Paranoid Park", roumain "Quatre mois, trois semaines et deux jours",
iranien "Persépolis" ou français "Le scaphandre et le papillon".
Dernier
candidat français dans cette course au palmarès, "Une vieille
maîtresse" est de loin le plus sage et le plus conventionnel de
Catherine Breillat, qui s'est assagie depuis "Romance" ou "Anatomie de
l'Enfer". Après Rocco Siffredi, elle s'est tournée vers Jules Barbey
d'Aurevilly, dont elle a adapté le roman.
Dans le Paris de
1835, une jeune et jolie aristocrate, Hermangarde (Roxane Mesquida)
s'apprête à épouser un jeune homme à peine plus âgé qu'elle mais
beaucoup plus expérimenté, Ryno de Marigny (Fu'ad Aït Aattou), libertin
notoire qui a accumulé les conquêtes féminines. Le beau Ryno s'est
assagi et semble aussi amoureux d'Hermangarde qu'elle l'est de lui.
Mais
dans le tout-Paris des salons mondains et des coulisses à cancans, on
doute de sa conversion soudaine à la monogamie: sa liaison avec "la
Vellini" (Asia Argento), sa sulfureuse maîtresse, dure depuis 10 ans.
Une passion difficile à oublier du jour au lendemain...
"C'est
mon film le plus accessible, et pourtant je garde toute mon intégrité",
dit Catherine Breillat, qui a aimé cette histoire de "romantisme
sombre", "cette passion qui brûle, ces douleurs effroyables, mais sans
aucune perversité dans les sentiments".
"Tous mes autres films
ont été jugés sulfureux ou scandaleux, mais ils ne me représentent pas.
Je pense que ce film-là me correspond réellement. (...) Quand je suis
en paix, je suis une grande romantique", ajoute cette réalisatrice dont
les admirateurs seront peut-être étonnés par cette nouvelle sagesse
mais ravis de la voir à Cannes, pour la première fois en compétition,
apparemment bien remise de son hémorragie cérébrale de 2004 qui
l'oblige encore aujourd'hui à se déplacer avec une canne. Le film sort
sur les écrans français mercredi prochain.
Changement d'époque
et de décors pour "La nuit nous appartient", de James Gray, qui lui
aussi semble s'être assagi depuis "Little Odessa" et "The Yards" dans
ce film d'action et de suspense assez conventionnel. Ce qui ne
l'empêche pas de montrer une belle maîtrise de la réalisation et
d'évoquer, au-delà d'une histoire policière, les thèmes de la famille
et de la criminalité qui lui sont chers.
Dans le quartier de
Brooklyn en 1988, un père (Robert Duvall) et l'un de ses fils (Mark
Wahlberg) sont dans la police, son autre fils (Joaquin Phoenix) tient
une boîte de nuit à la mode. Celui-ci cache ses liens familiaux à son
patron et son entourage, des mafieux russes impliqués dans le trafic de
drogue, mais la situation finit par devenir intenable: il va devoir
choisir son camp quand la pègre menacera directement frère et père
-avant même de connaître ces liens familiaux. Le film sortira le 21
novembre sur les écrans français.
Samedi, Jane Fonda sera
l'invitée du Festival à l'occasion d'un hommage à son père Henry,
tandis que les deux derniers films en compétition seront "La forêt de
Mogari" de la Japonaise Naomi Kawase et le très attendu "Promets-moi"
du Serbe Emir Kusturica, à l'affût d'une troisième Palme d'or (après
"Papa est en voyage d'affaires" en 1975 et "Underground" en 1995).
La
Croisette parlera aussi beaucoup du documentaire russe "Rebellion:
l'affaire Litvinenko", d'Andreï Nekrasov, invité de dernière minute
hors-compétition, critique virulente du régime russe et évocation de la
mort d'Alexandre Litvinenko, ex-agent russe devenu opposant et
assassiné à Londres en novembre dernier. AP