Ils auraient détourné 20 millions d'euros: six escrocs aux A

Ils auraient détourné 20 millions d'euros: six escrocs aux Assedic écroués dans le sud



GRENOBLE
(AFP) - Six escrocs aux Assedic, soupçonnés d'avoir détourné la somme
record de 20 millions d'euros depuis 1996 notamment au préjudice de
l'assurance chômage, ont été écroués dans le sud de la France, a annoncé mercredi la section de recherche de gendarmerie à Grenoble.
Les 23 et 24 mai, une vaste opération de gendarmerie dans les départements des Bouches-du-Rhône, de l'Hérault, des Pyrénées orientales et de la Corse-du-sud
a permis l'interpellation de 20 suspects, organisateurs du réseau et
allocataires inscrits avec de faux dossiers. Les gendarmes de la SR de Grenoble ont été aidés par leurs collègues de Marseille et d'Ajaccio.
Six dirigeants du réseau, appartenant au
même clan familial, ont été mis en examen pour "escroqueries commises
en bande organisée, faux et usages de faux et blanchiments en bande
organisée" et placés en détention provisoire. Ils encourent une peine
de 10 ans d'emprisonnement et une forte amende.
Les allocataires de faux dossiers seront
mis en examen ultérieurement. Ils ont été remis en liberté sous
contrôle judicaire, a indiqué le commandant Jean-François Gras de la SR
de Grenoble.
L'affaire commence en 2005 lorsque les gendarmes découvrent à Valence (Drôme) que des individus touchent des allocations chômage
Assedic avec de faux dossiers. Ils s'apercoivent que cette escroquerie
est née dans le sud de la France et l'affaire est transférée au parquet
de Marseille. En mars 2006, une information est ouverte par le juge Franck Landou de Marseille.
Les gendarmes s'aperçoivent que depuis
1996, les membres d'un clan familial créent des sociétés éphémères
employant de nombreux salariés dans le domaine de la soudure et de la
tuyauterie. Ces entreprises, qui travaillent normalement, sont dirigées
par des gérants de paille.
Les salariés, au nombre de 200 ou 300, sont rémunérés à l'aide de faux dossiers d'indemnisation chômage
que les gérants leurs remettent à l'embauche. Ces indemnisations
constituent soit un complément de revenus, soit un revenu principal
pour des salariés qui travaillent normalement. Les sociétés, d'une
durée de vie de 6 à 8 mois, disparaissent puis renaissent avec d'autres
gérants de paille.
"Les auteurs présumés escroquaient
l'Unedic par l'établissement de faux dossiers, exerçaient une activité
de travail dissimulé du fait du non paiement des cotisation sociales
patronales et salariales et nous estimons que le préjudice depuis 1996
dépasse les 20 millions d'euros" a expliqué le commandant Gras.
Les malfaiteurs plaçaient une partie de leurs détournements dans l'immobilier dans le sud de la France.