Israël va dégeler une partie de la dette due aux Palestinien

Israël va dégeler une partie de la dette due aux Palestiniens


Par Jean-Luc RENAUDIE




JERUSALEM (AFP) - Israël
doit annoncer dimanche le dégel partiel d'une dette s'élevant à 600
millions de dollars due à l'Autorité palestinienne pour renforcer le
président Mahmoud Abbas face aux islamistes du Hamas au pouvoir à Gaza,
à la veille du sommet de Charm el-Cheikh en Egypte.
"Le Premier ministre Ehud Olmert
va annoncer dimanche au cours du conseil des ministres hebdomadaire le
dégel des fonds dus aux Palestiniens", a affirmé à l'AFP sa
porte-parole Miri Eisin.
M. Olmert doit prendre part lundi à un sommet de Charm el-Cheikh au côté du président égyptien Hosni Moubarak, du roi Abdallah II de Jordanie et du président palestinien Mahmoud Abbas.
L'objectif de ce sommet est de venir en
aide à M. Abbas et au gouvernement d'urgence dirigé par Salam Fayyad
constitué après la prise de contrôle la semaine dernière de la bande de
Gaza par le Hamas.
Mme Eisin a toutefois souligné que le
gouvernement ne sera appelé qu'à prendre une "décision de principe" et
ne détaillera ni le montant ni les échéances des remboursements qui
seront effectués.
Ces fonds proviennent pour la plupart des taxes douanières prélevées sur les produits destinés aux Palestiniens
transitant par Israël. Ce pactole, d'un montant mensuel d'environ
cinquante millions de dollars, servait à régler la paye des quelque
160.000 fonctionnaires palestiniens.
Le gouvernement israélien avait gelé ces
fonds à la suite de la victoire du Hamas, qu'il considère comme un
mouvement terroriste, aux législatives de janvier 2006.
A la suite de cette sanction et du gel de l'aide direct au gouvernement palestinien décrété par les Européens et les Etats-Unis, les fonctionnaires n'ont perçu qu'une fraction de leur salaire avec d'importants retards ces derniers mois.
Interrogée sur d'eventuels "gestes"
supplémentaires auquel pourrait consentir M. Olmert, sa porte-parole a
préféré rester vague. "Il faut attendre la tenue du sommet de Charm el-Cheikh", s'est-elle bornée à affirmer.
Selon les médias, le Premier ministre s'oppose notamment à la libération dans l'immédiat de prisonniers palestiniens
du Fatah, le mouvement de M. Abbas et au transfert d'armes aux services
de sécurité restés fidèles au président palestinien en Cisjordanie.
En revanche, le Premier ministre pourrait
annoncer une levée partielle des quelque 500 barrages routiers de
l'armée israélienne en Cisjordanie qui rendent très difficile tout déplacement des Palestiniens dans cette région.
La radio publique, citant un haut
responsable, a pour sa part affirmé qu'Israël a également l'intention
de presser l'Egypte "d'agir beaucoup plus fermement" pour empêcher le
trafic d'armes transitant par des tunnels creusés entre l'Egypte et le
sud de la bande de Gaza.
Pour ce qui est de la bande de Gaza,
Israël compte maintenir un boycottage total du Hamas, tout en prenant
des mesures pour empêcher une "crise humanitaire" en permettant le
passage de nourriture, de médicaments et d'équipements médicaux, a
indiqué un responsable militaire.
Selon le commentateur politique de la deuxième chaîne de télévision publique, Aviv Drucker, "le sommet de Charm el-Cheikh va être en fait celui de la peur du Hamas".
M. Abbas a pour sa part rejeté tout
dialogue avec le Hamas dont il a qualifié les membres de "putschistes",
"meurtriers" et "terroristes".