Prêt-à-porter masculin: Dada, la peinture, l'Orient et l'Occ

Prêt-à-porter masculin: Dada, la peinture, l'Orient et l'Occident


Par Dominique SCHROEDER




PARIS (AFP) - Anne Demeulemeester a rendu
hommage samedi au mouvement Dada avec un vestiaire pour dandys
poétiques, tandis que Véronique Branquinho jetait des passerelles entre
Orient et Occident avec une collection aux détails raffinés
d'inspiration asiatique.
Les deux stylistes belges présentaient leur collection de prêt-à-porter masculin pour le printemps-été prochain.


Riccardo Tisci de son côté a signé pour
Yves Saint Laurent une garde-robe toute en volumes souples, avec
d'amples vestes de peintre, de longs pulls effaçant les épaules comme
des ponchos, des pantalons comme maculés de taches de peinture.
Chez Véronique Branquinho, des voyageurs à
l'élégance confortable déambulent en pantalons à rayures matelas et
long pull noir ajouré, long T-shirt à fines rayures horizontales
dépassant largement d'un blouson de satin bleu électrique brodé de
volutes noires, en chemise à plastron. Ils portent des tongs, même avec
un costume et s'enveloppent dans un trench à manches kimono, ou un
blouson de motard argent.
C'est un vestiaire "multiculturel, avec
des détails d'Asie, comme les chemises avec des fermetures +éthniques+"
décalées vers l'épaule, ou "le trench à manches kimono", a expliqué
Véronique Branquinho à l'AFP à l'issue du défilé. "C'est le mariage de
l'Est et de l'Ouest".
Sa compatriote Ann Demeulemeester,
toujours fidèle au noir et blanc, a dessiné des silhouettes de dandys
en courts pantalons noirs à revers clairs rayés, vestes en velours ras,
brassard noirs sur des chemises blanches bouffantes, fine écharpe
effrangée.
"Dada", affichent sur leur poitrine ces
hommes dont les chemises légèrement fripées s'échappent de gilets de
maille, qui relèvent haut le col de leur chemise, enfilent de longs
manchons sur leurs bras nus et se chaussent de baskets/mules noires.
Cet homme est un "dadaïste imaginaire qui
va en vacances dans le Sud de la France", explique Ann Demeulemeester à
l'AFP à l'issue du défilé. "Dada, c'est un mouvement d'art et comme par
hasard aussi mes initiales. C'est une période que j'adore. (...) C'est
un personnage très excentrique, très libre dans sa tête, très
artistique, qui mélange les vêtements du matin, du midi, du soir",
ajoute-t-elle. Mais "il est toujours très digne, très chic".
Riccardo Tisci pour Yves Saint Laurent
imagine l'été en larges vestes sur pantalons droits, costumes effaçant
les épaules sur chemise noire à grand col, chemises à double
boutonnage, grand pull crème ajouré comme du macramé sur large short.
Des taches de peinture multicolore éclaboussent des pantalons ou des blousons crème.
Chez Thierry Mugler au contraire, l'homme
aime séduire en étroits pantalons blancs un peu transparents, zippés
sur le mollet ou resserrés à la cheville, le torse moulé dans un pull
clouté d'or ou un débardeur de cuir porté à même la peau. A moins qu'il
préfère un pantalon beige à multiples poches retenu par des bretelles
croisée dans le dos.
Le costume peut se porter avec une chemise
et une cravate assortie, mais Thomas Engelhart propose de l'acompagner
plutôt d'un T-shirt ou d'un pull très fin se prolongeant éventuellement
en cagoule moulante et pailletée.
La collection fait la part belle aussi au
cuir qui se décline en pantalons marron à empiècements en forme de
cornes ou de défenses.
Chez Hermès, Véronique Nichanian multiplie
les blousons bord côtes en coton à carreaux ou en cuir, les vestes à
deux boutons, les pulls fins, très longs et à profond décolleté V, sur
pantalons droits ou à deux plis. Le rouge Hermès et l'anis animent les
couleurs neutres --blanc, noir, gris, argile.