La Grande-Bretagne en état d'alerte maximale

La Grande-Bretagne en état d'alerte maximale




GLASGOW, Ecosse (Reuters) - La Grande-Bretagne
est en état d'alerte maximale à la suite du double attentat à la
voiture piégée déjoué à Londres vendredi, et de l'attaque menée le
lendemain contre l'aéroport de Glasgow, deux événements que les
enquêteurs relient entre eux.

Les autorités ont annoncé avoir interpellé cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans ces tentatives d'attentats.

"Nous faisons face à une menace à
long-terme. Elle ne disparaîtra pas dans les semaines ou les mois
prochains", a prévenu dimanche Gordon Brown.
Le nouveau Premier ministre a, par
ailleurs, convoqué les responsables de la lutte antiterroriste et de la
sécurité intérieure afin de discuter des mesures supplémentaires à
prendre.


"Indépendamment de ce qui se passe en Irak, en Afghanistan
et dans d'autres régions du monde, nous sommes confrontés à une
organisation internationale qui tente d'infliger un maximum de dégâts
aux populations civiles au nom d'une cause terroriste qui est
totalement inacceptable", a-t-il ajouté sur l'une des chaînes de
télévision de la BBC.

"Le terrorisme
ne peut jamais être justifié comme étant un acte de foi. C'est un acte
diabolique dans n'importe quelles circonstances", a estimé le
successeur de Tony Blair.
En Ecosse, dont Brown est originaire, la
brigade anti-terroriste a fait exploser dimanche un véhicule suspect
garé aux abords d'un hôpital de Paisley, localité de la grande banlieue
ouest de Glasgow, où a été admis dans un état critique l'un des deux
hommes impliqués dans l'attaque de samedi contre l'aéroport de Glasgow.

Selon la police, le véhicule a un lien avec cette attaque mais aucun signe de la présence d'explosifs n'a été décelé.

CINQ PERSONNES ARRÊTÉES

Les enquêteurs ont placé en garde à vue un homme de 26 ans dimanche à Liverpool, dans le nord-ouest de l'Angleterre.
La police avait auparavant annoncé avoir
appréhendé samedi soir un homme de 26 ans et une femme de 27 ans sur
une autoroute du nord du pays.
Ces deux interpellations sont venues
s'ajouter à l'arrestation des deux hommes d'origine indo-pakistanaise
qui avaient précipité samedi leur 4x4 contre une grille du terminal de
l'aéroport de Glasgow.
Les autorités écossaises ont entrepris de
leur côté une série de perquisitions dimanche dans des maisons de la
région de Glasgow.
"Nous confirmons que, dans le cadre de
l'enquête en cours sur les incidents de l'aéroport de Glasgow et de
Londres, des perquisitions sont effectuées dans un certain nombre de
maisons du comté du Renfrewshire", affirme la police dans un communiqué.
Un journaliste de Reuters a vu des
policiers en combinaison blanche entrant et sortant d'une maison à
Houston, à une dizaine de km à l'ouest de Glasgow et à seulement cinq
minutes en voiture de l'aéroport visé samedi.
Les recherches se sont concentrées sur
cette maison, qui, selon le voisinage est habitée depuis un mois par
deux hommes d'origine indo-pakistanaise, apparemment très discrets.

"Je me ne rappelle pas les avoir vus une seule fois", a confié une voisine de 67 ans, Mae Gordon.

"Ils étaient les seules personnes du quartier qu'on ne voyait jamais", a ajouté la sexagénaire.

"COMPLETEMENT ÉCOEURÉS"

Le chef de l'anti-terrorisme,
Peter Clarke, qui s'est rendu dimanche à Glasgow, a déclaré que les
liens entre les tentatives d'attentats de Londres et de Glasgow
"devenaient de plus en plus clairs" mais il n'a pas révélé la nature de
ces liens.
L'état d'alerte maximale déclenché samedi
coïncide presque avec le deuxième anniversaire des attentats qui
avaient frappé le coeur de Londres le 7 juillet 2005 en faisant une
cinquantaine de morts dans les transports en commun.
Trois des quatre activistes islamistes
qui avaient été reconnus coupables étaient des citoyens britanniques
d'origine indo-pakistanaise.

La plupart des principales organisations musulmanes de Grande-Bretagne ont vivement condamné la série d'incidents survenue depuis vendredi et ont exhorté leurs fidèles à coopérer avec les autorités.
"Nous sommes complètement écoeurés et
nous saluons le professionnalisme des services de sécurité", a déclaré
la British Muslim Initiative, une association qui défend les droits des
musulmans britanniques depuis 2006.