Nucléaire iranien: l'AIEA débute ses discussions avec l'Iran

Nucléaire iranien: l'AIEA débute ses discussions avec l'Iran



© AFP

Le vice-directeur de l'AIEA, Olli Heinonen (G), à Téhéran le 11 juillet 2007


La délégation de l'AIEA a entamé mercredi à Téhéran ses entretiens
avec des responsables iraniens avec l'espoir d'éclairer les zones
d'ombre de son programme nucléaire, alors que le président Mahmoud
Amadinejad a de nouveau exclu toute suspension de l'enrichissement
d'uranium.

Les discussions entre les deux
délégations --dont celle de l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA) est emmenée par le vice-directeur, Olli Heinonen-- ont
débuté, a rapporté dans l'après-midi Irna, selon laquelle celles-ci
devaient durer plusieurs heures.
La délégation
iranienne, dirigée par Javad Vaïdi, l'adjoint du Conseil suprême de la
sécurité nationale en charge des affaires internationales, comprend
aussi Mohammad Saïdi, vice-directeur de l'Organisation iranienne de
l'énergie atomique (OIEA), et Ali-Asghar Soltanieh, représentant de
l'Iran auprès de l'AIEA.
Selon M. Soltanieh, qui
s'était exprimé depuis l'aéroport en recevant M. Heinonen, la
délégation de l'AIEA devait rencontrer, dans un premier temps, Ali
Larijani, le responsable du dossier iranien.
Aucune information n'a filtré en cours de journée au sujet de la tenue d'une telle rencontre.
"Ensuite,
les cinq membres de la délégation de l'AIEA auront mercredi et jeudi
d'intenses négociations avec l'adjoint de M. Larijani", avait ajouté
Ali-Asghar Soltanieh.
Le résultat de cette visite de deux jours sera rendu public lors d'une conférence de presse jeudi, selon la même source.
Le
directeur de l'AIEA, Mohamed ElBaradei, avait indiqué le 22 juin, à
l'issue d'une rencontre à Vienne avec M. Larijani, que les deux parties
essaieraient de s'entendre, dans un délai de deux mois, sur un plan
d'action permettant à l'Iran de répondre aux questions de l'AIEA sur
son programme nucléaire.
Lundi, M. ElBaradei a
accentué la pression en souhaitant des résultats rapides dans ce
domaine. Il a notamment espéré qu'il soit possible d'obtenir "au moins
une indication d'un engagement sérieux de l'Iran à aller de l'avant".
L'agence
attend notamment des explications sur l'origine de traces de
contamination avec de l'uranium hautement enrichi (UHE) sur des
équipements, ou encore le sort de plans de centrifugeuses
d'enrichissement d'uranium sophistiquées de deuxième génération (P2).
Ces questions alimentent les interrogations de l'agence sur le caractère du programme nucléaire iranien.
Téhéran
affirme qu'il a un objectif purement civil et n'a pas l'intention de se
doter de l'arme nucléaire, contrairement aux craintes de nombreux pays.
Le
mutisme des autorités iraniennes et la reprise de leurs activités
d'enrichissement d'uranium en janvier 2006 ont poussé l'AIEA à déférer
le dossier devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Le
Conseil a depuis adopté trois résolutions --dont les deux dernières
imposent des sanctions-- pour obtenir notamment de Téhéran qu'il
suspende son enrichissement d'uranium.
Mercredi, le président Ahmadinejad a de nouveau exclu tout arrêt du programme nucléaire iranien.
"Le
rythme d'installation (des centrifugeuses) peut baisser ou augmenter,
mais personne ne doit s'attendre à ce que nous renoncions à notre droit
et que nous arrêtions le travail", a déclaré M. Ahmadinejad, cité par
l'agence Irna.
Le directeur général de l'AIEA,
Mohamed ElBaradei, avait affirmé lundi que l'Iran avait ralenti son
programme d'enrichissement d'uranium.
L'Iran
exploitait plus de 1.300 centrifugeuses d'enrichissement d'uranium à la
mi-mai dans son centre de Natanz, un chiffre qui pourrait s'élever à
3.000 d'ici la fin juillet, selon un haut diplomate proche de l'AIEA.
M.
ElBaradei a réitéré son appel à l'Iran à geler ses activités
d'extension des installations d'enrichissement de l'uranium à leur
niveau actuel de production. Les grandes puissances occidentales
insistent sur une suspension complète.
Mardi, des
responsables des services de renseignement militaires israéliens ont
estimé que l'Iran aurait une capacité nucléaire en 2009, mais ne
devrait pas disposer d'armes nucléaires opérationnelles avant trois ou
quatre ans.