De la Californie à l'Australie à la rame pour sensibiliser à

De la Californie à l'Australie à la rame pour sensibiliser à la pollution




© AFP

La rameuse britannique Roz Savage, le 11 juillet 2007 à Sausalito en Californie


Une rameuse britannique, Roz Savage, doit entamer jeudi à San
Francisco (Californie, ouest) un voyage de 10.800 km vers les côtes
australiennes, odyssée sans précédent en solitaire pour une femme grâce
à laquelle elle espère sensibiliser à la pollution maritime.

Roz
Savage, 38 ans, n'est pas une novice puisqu'elle compte déjà à son
actif une traversée de l'Atlantique sur son esquif de huit mètres. Mais
le Pacifique en diagonale constitue un défi encore plus vertigineux,
même si deux escales sont prévues à Hawaï et dans l'archipel polynésien
de Tuvalu.
La rameuse, qui doit entamer son voyage
jeudi à l'aube sous le pont du Golden Gate commandant l'entrée la baie
de San Francisco, affirme vouloir devenir la première femme à traverser
le Pacifique à la rame en solitaire pour attirer l'attention sur la
pollution des océans.
Le plus grand océan du monde
est en effet souillé sur des milliers de kilomètres carrés par des
ordures, qui sous l'effet du mouvement terrestre et de la force de
Coriolis, tournent indéfiniment entre le Japon et les côtes américaines.
"Je
veux créer un électrochoc pour sortir les gens de leur léthargie. Nous,
les humains, sommes congénitalement incapables d'avoir une vision à
long terme", a expliqué Mme Savage à l'AFP.
L'aventurière
espère parcourir environ 48 kilomètres par jour. Lors de son voyage
atlantique, elle avait progressé de jusqu'à 67 km en 24 heures, mais
avait aussi perdu 20 km un autre jour.
"J'ai
découvert que mon humeur dépend de la distance que je parcours en un
jour", a-t-elle remarqué: "mais j'ai appris à ne pas prendre
personnellement (les revers de) la météo, et à rester zen".
Le
départ de Mme Savage a été retardé par une panne du système de
dessalement d'eau de mer dans son bateau. Si jamais cet incident se
reproduit en pleine mer, il lui faudra pomper pendant quatre heures par
jour pour actionner le filtrage.
Pour sa première
étape vers Hawaï, elle embarque des aliments lyophilisés pour trois
mois, des fruits et des légumes secs ainsi que des barres énergétiques.
Elle cultivera même des pousses de haricots, une astuce apprise
d'autres rameurs ayant traversé les océans.
Tout en
répétant inlassablement les mouvements pratiqués depuis des siècles par
les rameurs, elle pourra compter sur une technologie de pointe. Avec
ses ordinateurs portables résistants à l'eau, ses appareils photos
numériques et ses instruments de localisation par satellite, elle veut
aussi être un témoin de la pollution maritime et confiera ses
observations sur un bloc-notes en ligne.
Mme Savage
veut écrire un message par jour, envoyer une vidéo par semaine et son
bateau est équipé d'un appareil photo qui prendra un cliché toutes les
48 minutes pendant la journée.
Lors de son voyage à
travers l'Atlantique, elle n'avait été "dérangée" qu'une fois,
lorsqu'un bâtiment de la Royal Navy lui avait livré une carte de voeux
pour la Saint-Valentin. Pour son aventure actuelle, elle recevra avec
plaisir toute visite, a-t-elle affirmé.
"J'adorerais
voir un yacht me donner rendez-vous pour me dire bonjour", a reconnu
Mme Savage: "tant qu'ils me préviennent suffisamment à l'avance pour
que je puisse m'habiller convenablement".