Brésil: Lula appelle à la sérénité après l'accident de l'Air

Brésil: Lula appelle à la sérénité après l'accident de l'Airbus de TAM





Le président Lula a demandé vendredi aux
Brésiliens de faire preuve de "sérénité", trois jours après la
catastrophe aérienne qui a fait quelque 200 morts à Sao Paulo, tout en
annonçant des mesures pour décongestionner l'aéroport de Congonhas.


"Je demande de la sérénité à tous les Brésiliens", a-t-il déclaré dans
une allocution retransmise par les radio et les télévisions. "Nous
travaillons avec rigueur et sérénité, sans précipitation" dans
l'enquête sur l'accident de Sao Paulo, a assuré le président Lula.


"On ne peut condamner ou absoudre qui que ce soit sur la bases
d'opinions précipitées", estimé le président. "On ne doit abandonner
aucune piste d'enquête par anticipation", a-t-il ajouté.


Le gouvernement, a-t-il par ailleurs rappelé, a annoncé vendredi des
mesures comme "la diminution du nombre de vols et la restriction du
poids des avions à l'aéroport de Congonhas", le deuxième d'Amérique
latineaprès Mexico.


Congonhas n'accueillera plus que les vols directs dits "de point à
point", à l'exclusion des connexions et des escales, des vols charter
et des petits avions.


Le gouvernement envisage aussi d'ouvrir la construction et
l'administration des aéroports aux capitaux privés et de construire un
troisième aéroport à Sao Paulo, en plus de ceux de Congonhas et de
Guarulhos (situé dans la banlieue).


Le gouvernement a ainsi répondu positivement au gouverneur de l'Etat de
Sao Paulo, José Serra, qui avait suggéré dans une lettre au président
Luiz Inacio Lula da Silva, "la réduction immédiate du trafic" à
Congonhas.


Selon Serra, le nombre de passagers à Congonhas a connu une croissance
de 44,5% en trois ans pour atteindre 18 millions par an, alors que sa
capacité théorique est de 12 millions.


L'hypothèse d'une défaillance mécanique comme une des causes possibles de la catastrophe a gagné du terrain après l'annonce par la compagnie TAM
qu'un système d'aide au freinage était désactivé sur l'Airbus A320
accidenté. Cependant, des experts continuent de mettre en cause la
sécurité de la piste principale de Congonhas, qui venait d'être refaite
mais ne disposait pas encore de système de rainurage contre les fortes
pluies.


La compagnie brésilienne avait reconnu jeudi que l'inverseur de poussée
droit était "désactivé" depuis le 13 juillet "dans les conditions
prévues par les manuels d'entretien du constructeur Airbus", précisant
que ce problème "ne constitue pas un obstacle à l'atterrissage de
l'avion".


Ce dispositif permet de freiner l'avion à l'atterrissage en orientant
vers l'avant la poussée exercée par les réacteurs.


"Si la piste est mouillée, avec peu d'adhérence et qu'on n'utilise
qu'un inverseur, les pneus n'ont pas la force nécessaire pour maintenir
la trajectoire de l'avion", a déclaré à l'AFP James Waterhouse, professeur du département d'ingénierie aéronautique de l'Université de Sao Paulo.


"On se demande comment l'armée de l'Air a autorisé l'avion à atterrir
sur une piste mouillée et relativement courte dans ces conditions, le
risque était imminent", a souligné M. Waterhouse.


Soixante pompiers ont poursuivi vendredi la recherche des corps dans
les décombres de l'immeuble percuté mardi soir par l'Airbus A320 de la
TAM.


Face à l'état des cadavres, les autorités ont renoncé à donner un
décompte précis des morts confirmés avant identification des corps.
Vers 16H30, 36 corps retirés des décombres avaient été identifiés.
Quatre blessés sont par ailleurs décédés.


Le bâtiment abritant une filiale de TAM devait être démoli pendant le
week-end, les spécialistes étant arrivés à la conclusion qu'il n'y
avait plus aucune chance d'y retrouver desvictimes.