Accident du car polonais en Isère: bilan inchangé mardi mati

Accident du car polonais en Isère: bilan inchangé mardi matin


Le
bilan de l'accident du car de pèlerins polonais dimanche à Vizille
(Isère) était inchangé mardi vers 07H00 avec 26 morts, 14 blessés
graves et 10 blessés légers, a-t-on appris auprès de la préfecture de
l'Isère, qui avait indiqué lundi que l'autocar était en infraction.
"Le
bilan reste le même pour le moment. Un point sera fait en matinée", a
indiqué sans plus de détails à l'AFP Guy Serreau, un représentant de la
préfecture.
Parmi les blessés, deux personnes
étaient dans "un état critique" et huit autres étaient "toujours en
réanimation", avait précisé la veille la préfecture.
Lundi
soir, une cinquantaine de proches des victimes, arrivés en matinée à
Grenoble en provenance de Varsovie, sont repartis accompagnés de deux
blessés très légers de l'aéroport de Grenoble-Saint-Geoirs dans l'avion
affrété par le gouvernement de leur pays.
Parallèlement,
24 autres proches ont choisi de rester au moins une soirée
supplémentaire, hébergés par la préfecture de l'Isère dans un
établissement adapté à La Tronche (Isère) à proximité du CHU de
Grenoble où sont hospitalisés la plupart des blessés.
Dimanche
matin, l'autocar qui transportait 50 pèlerins de la région de Szczecin
(nord-ouest de la Pologne), de retour du sanctuaire marial de
Notre-Dame de la Salette (Isère) a plongé dans un ravin à Vizille
(Isère), après une sortie de route accidentelle.
Le
procureur adjoint de la République de Grenoble a indiqué à l'AFP que le
car n'était pas "une poubelle" et qu'il était de "facture récente".
"Nous
n'avons absolument pas affaire à un car +poubelle+: c'est un car de
facture relativement récente, de marque Scania construit en juillet
2000 et le dernier contrôle technique date de juin dernier", a déclaré
Luc Fontaine.
Selon le procureur, trois
directions orientent l'enquête judiciaire: l'audition de tous les
passagers, du chauffeur qui ne conduisait pas et de l'organisatrice,
l'expertise technique du car et la réglementation de la descente de
Laffrey où s'est produit le drame.
D'ici
quelques jours, l'expert nommé par le Parquet va s'intéresser à la
mécanique (système de freinage boîte de vitesse) et au
chronotachygraphe, la "boîte noire" qui déterminera la vitesse du car
dans les minutes qui ont précédé l'accident.
Autre
point sensible de l'enquête, les conditions de la réglementation de
l'utilisation de la route de Laffrey (Isère) entre La Mure et Vizille.
Selon la préfecture, le car était en infraction lorsqu'il s'est engagé sur cette portion très dangereuse de la Route Napoléon.
Selon
la préfecture, la descente de cette portion particulièrement raide de
la Route Napoléon (RN85) est interdite aux transports en commun, sauf
dérogation délivrée sur des bases techniques.
"Le
car ne disposait pas de la dérogation nécessaire pour rouler sur cette
route. Il était donc en infraction", a indiqué Gilles Prieto,
sous-préfet de l'Isère.
Selon le témoignage
d'une rescapée, le chauffeur du car a crié aux passagers
"Accrochez-vous aux sièges! Les freins ont lâché!", juste avant que
l'autocar ne s'écrase au fond du ravin.
"Il
est encore très prématuré de savoir si le car était équipé d'un triple
système de freinage qui empêche un échauffement des freins", a indiqué
le lieutenant-colonel de la gendarmerie Thierry Rousseau.
Un
expert a été nommé lundi pour examiner la carcasse du car, complètement
calcinée et qui a été transférée dans une caserne militaire à Grenoble.
Le
procureur de la République de Grenoble, Serge Samuel, a ouvert une
enquête judiciaire en flagrant délit pour homicides involontaires.
L'identification
des dépouilles devrait prendre encore quelques jours, selon la
gendarmerie qui a effectué des prélèvements dentaires et d'ADN pour
identifier les victimes.
Le président polonais
Lech Kaczynski a proclamé un deuil national de trois jours. Les députés
français ont observé lundi une minute de silence à la mémoire des
victimes de l'accident d'autocar.
Jean-Louis
Borloo, ministre de l'Ecologie, chargé de la Sécurité routière, a lancé
lundi "le recensement précis (...) des principales zones de circulation
à risques afin de (...renforcer) la signalisation (ou d'installer des)
portiques ou lits d'arrêt aménagés".