Attentat près de la Mosquée rouge à Islamabad, 13 morts

Attentat près de la Mosquée rouge à Islamabad, 13 morts



Reuters

par Kamran Haider ISLAMABAD (Reuters) - Un attentat suicide dans un restaurant proche de la Mosquée rouge
d'Islamabad a fait au moins 13 morts et 50 blessés, annonce Khalid Pervez, le plus haut responsable
de la ville. "C'était un attentat suicide", a précisé Pervez à Reuters. "Nous avions pris toutes les mesures de
précaution possible, mais malgré tout, cet incident s'est produit. On ne peut exclure que ce genre
d'attentat se reproduise." De nombreux attentats perpétrés par des activistes islamistes ont ensanglanté le Pakistan depuis
l'opération militaire lancée au début du mois pour reprendre le contrôle de la Mosquée rouge (Lal
Masjid) à un mouvement intégriste qui l'occupait. Plus de 180 personnes ont été tuées, pour la plupart des policiers et des soldats, dans des actions
qui ont pour but de déstabiliser le président Pervez Musharraf. Sept policiers au moins ont été tués dans l'attentat de vendredi, a dit à Reuters le ministre de
l'Intérieur, Kamal Shah. "Les policiers étaient la cible de l'attentat", a-t-il estimé, ajoutant qu'il s'agissait probablement
d'un acte de représailles après l'assaut du Lal Masjid. "MUSHARRAF EST UN ASSASSIN" Le restaurant où a eu lieu l'attentat ne se trouve qu'à 500 mètres de la mosquée. "Il y a des uniformes et des casquettes de policiers un peu partout, et plein de taches de sang", a
dit un témoin proche de Reuters. Un autre témoin a parlé d'une très forte explosion: "J'ai moi-même vu deux corps voler dans les
airs avant de retomber sur la route". Un peu plus tôt, des policiers pakistanais avaient eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser
des manifestants islamistes qui perturbaient la reprise des activités à la Mosquée rouge. Les forces de sécurité pakistanaises ont pris le Lal Masjid le 10 juillet après un siège d'une
semaine qui a fait une centaine de morts, selon le gouvernement. Ce complexe religieux était au main d'un mouvement intégriste semblable à celui des taliban
afghans. Maulana Abdul Aziz, l'imam de la mosquée, avait été arrêté alors qu'il tentait de fuir déguisé en
femme. Mais son frère, Abdul Rashid Ghazi, avait trouvé la mort. Après l'assaut, les autorités ont fermé le complexe dont les murs étaient criblés d'impacts de
balles, et noircis par des explosions. La Mosquée rouge a été rénovée avant de rouvrir officiellement jeudi. Cette réouverture devait
permettre, espérait le gouvernement, d'apaiser la colère des fidèles. "Musharraf est un assassin", "Ghazi, ton sang provoquera la révolution", scandaient les centaines de
manifestants qui se sont rassemblés vendredi après avoir assuré eux-mêmes les prières, récusant
les imams nommés par le gouvernement pour le faire. "Si le djihad constitue un acte de terrorisme, alors jamais le terrorisme ne s'arrêtera", a lancé
Ghulam Mustafa, un manifestant. Le Lal Masjid est de longue date connu comme un bastion du fondamentalisme.