Les otages coréens vivants après l'expiration de l'ultimatum

Les otages coréens vivants après l'expiration de l'ultimatum



Reuters

par Yousuf Azimy GHAZNI, Afghanistan (Reuters) - Des hélicoptères de l'armée afghane ont lâché des tracts dans
la province de Ghazni pour prévenir la population d'une offensive destinée à libérer 21 otages
sud-coréens qui, selon leurs ravisseurs taliban, étaient toujours vivants à l'expiration d'un nouvel
ultimatum. Le lancement d'une opération militaire dans la province de Ghazni, où 23 volontaires chrétiens
sud-coréens ont été enlevés il y a près de deux semaines, n'a pas été confirmé. Les islamistes, qui réclament la libération de détenus taliban, ont, à l'expiration de précédents
ultimatums, tué deux des membres du groupe. "Les otages sont vivants", a déclaré à Reuters Khowja Seddiqi, chef du district de Qarabagh,
dans la province de Ghazni. Il a indiqué que l'armée nationale avait "lâché des tracts par hélicoptère pour dire à la population
de plusieurs districts d'évacuer les maisons parce qu'elle veut lancer une opération". Des militaires afghans et étrangers sont stationnés dans la région et un porte-parole des taliban,
qui a confirmé que les otages étaient bien vivants, a fait état de mouvements de troupes inhabituels
au cours des dernières 24 heures. Le ministère avait auparavant indiqué que l'armée nationale afghane avait lancé une opération dans
la province de Ghazni, mais il avait assuré qu'il s'agissait d'une action "de routine" sans lien avec les
enlèvements. La BBC, citant des responsables locaux, a rapporté que des combats avaient éclaté dans la région
où les otages sont retenus. APPELS SUD-COREENS Le porte-parole taliban, Qari Mohammad Yousuf, avait déclaré en début de journée que les
négociateurs afghans n'avaient pas pris contact avec les islamistes pour discuter de leurs
revendications. Mais il avait réaffirmé que certains otages seraient tués si ces revendications
n'étaient pas satisfaites avant 07h30 GMT. Le gouvernement afghan a fait valoir que céder aux insurgés ne ferait qu'encourager d'autres
enlèvements. Le chef de la cellule gouvernementale afghane chargée de tenter d'obtenir la libération des
otages n'a de son côté pas exclu un recours à la force en cas d'échec des discussions. Les taliban ont dit à plusieurs reprises que tout recours à la force mettrait en danger la vie des
otages, répartis en petits groupes, parmi lesquels figurent 18 femmes. "Nous avons adressé a gouvernement d'Afghanistan un message demandant à ce qu'aucune
opération de sauvetage n'intervienne sans le consentement du gouvernement sud-coréen", a déclaré
un responsable du gouvernement sud-coréen. A Séoul, les familles des otages ont lancé un appel désespéré au gouvernement américain pour lui
demander d'intervenir. Des députés sud-coréens ont eu aussi demandé à Washington de leur venir
en aide. Le porte-parole des taliban a déclaré que deux des captives étaient très malades. "La plupart des otages sont malades, mais deux femmes sont gravement malades et il se peut
qu'elles meurent", a dit Yousuf à Reuters par téléphone d'un lieu indéterminé. Il a ajouté que ces deux Sud-Coréennes souffraient d'un mal inconnu et que taliban ne disposaient
pas des médicaments nécessaires pour les soigner. Un jour avant l'enlèvement des Sud-Coréens, les taliban avaient enlevé deux Allemands et cinq
Afghans dans la province voisine de Wardak. Le corps criblé de balles d'un des Allemands a été retrouvé cette semaine et un otage afghan a
réussi à s'échapper. Mais le second Allemand et les quatre autres Afghans sont encore aux mains
des taliban, qui réclament le retrait des troupes allemandes d'Afghanistan. La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que Berlin ne céderait pas aux exigences des
ravisseurs. Par ailleurs, les taliban ont tué quatre juges afghans enlevés à Ghazni il y a deux semaines, a
annoncé mercredi un responsable provincial. Les corps des quatre hommes, tués mardi soir, ont été
découverts mercredi au sud de la ville de Ghazni, a-t-il ajouté.