Endeavour: la Nasa poursuit l'analyse des dommages du boucli

Endeavour: la Nasa poursuit l'analyse des dommages du bouclier thermique




Deux
astronautes de la navette spatiale Endeavour ont achevé lundi soir la
deuxième sortie orbitale de la mission tandis que les ingénieurs de la
Nasa poursuivaient les analyses des dommages sur le bouclier thermique
de l'orbiteur pour déterminer si une réparation s'impose.
Cette
décision n'interviendra pas avant mercredi, a dit John Shannon, le
responsable de la mission de 15 jours lors d'une conférence de presse.
L'astronaute
Rick Mastracchio et son collègue canadien Dave Williams ont au cours de
leur excursion orbitale de 6H28 remplacé avec succès un des quatre
gyroscopes défectueux de l'ISS.
Samedi, ils
avaient installé, durant la première des quatre sorties prévues, un
tronçon métallique d'assemblage de 1,58 tonne qui étendra l'ossature de
l'ISS.
"Si vous me demandez si une réparation
est requise ou pas, je pencherais plutôt pour dire que ce n'est pas
absolument nécessaire", a déclaré John Shannon tout en précisant qu'une
équipe faisait néanmoins des préparatifs au cas où il faudrait réparer.
"Le
modèle ordinateur initial simplifié de la cavité dans la tuile
endommagée --qui déborde sur une seconde tuile-- indique qu'Endeavour
rentre dans l'atmosphère sans dégât structurel, ni réduction de la
marge de sécurité", a-t-il poursuivi.
Mais, a
souligné M. Shannon, "il s'agissait d'un modèle informatique simplifié
et nous préférons vérifier nos calculs en recréant exactement toutes
les conditions réelles de rentrée dans l'atmosphère" avec notamment des
essais en soufflerie, ce qui prend du temps.
La
température à l'endroit des dommages sous le ventre de la navette
atteint 1.260 degrés Celsius sous l'effet du frottement à plus de
20.000 km/h sur les couches denses de l'air lors de la rentrée dans
l'atmosphère.
C'est l'impact d'un morceau de
mousse isolante provenant du réservoir externe, 58 secondes après le
lancement, qui a provoqué cette entaille profonde de 8,75 centimètres
sur 5 cm sur une tuile et une partie d'une seconde.
Une
inspection à distance faite dimanche par les astronautes à l'aide
notamment d'un laser a permis de déterminer précisément l'ampleur des
dégâts grâce à des images en trois dimensions.
Si
la Nasa devait réparer, elle dispose de trois méthodes. Il s'agit d'une
peinture réfléchissant la chaleur, d'une pâte pour colmater et d'une
plaque pouvant recouvrir entièrement une tuile abîmée.

Mais une telle réparation, qui serait une première, est aussi délicate.
Un astronaute perché à l'extrémite d'une rallonge de 15 mètres du bras
robotique d'Endeavour devra être approché suffisamment près de la zone
à réparer mais sans jamais toucher le bouclier thermique fragile.
"Si
nous devons réparer je suis pleinement confiant que nous pouvons le
faire avec un impact minimum sur la mission", a aussi dit John Shannon.
Une
fissure trop étendue pourrait conduire à une répétition de l'accident
de Columbia en 2003 qui s'était désintégrée lors de son retour sur la
Terre.
La catastrophe avait été provoquée par
une brèche dans la protection thermique de l'aile gauche de l'orbiteur
sous l'impact d'un morceau de mousse isolante de plus de 700 grammes
détaché du réservoir externe après le décollage.
Depuis
Columbia, la Nasa a procédé à d'importantes modifications du réservoir
externe --rempli d'hydrogène et d'oxygène liquide à très basse
température -- pour réduire le risque de perte de mousse mais de toute
évidence sans parvenir à totalement éliminer ce danger. Elle a procédé
aussi à des inspections visuelles en orbite.
La
Nasa prévoit encore 12 vols de navette pour achever l'ISS d'ici à 2010,
année programmée de mise à la retraite des trois orbiteurs.