Arrestation de Payet: une douzaine de personnes en garde à v

Arrestation de Payet: une douzaine de personnes en garde à vue




Une
douzaine de personnes étaient samedi en garde à vue à Marseille et en
Espagne au lendemain de l'arrestation près de Barcelone du braqueur
Pascal Payet, deux mois après son évasion par hélicoptère d'une prison
française, a-t-on appris samedi auprès de la police judiciaire.
"Une
douzaine d'interpellations entre l'Espagne et ici" ont eu lieu depuis
vendredi après-midi, a dit à l'AFP Christian Lothion, directeur
interrégional de la police judiciaire de Marseille.
Selon
des sources proches de l'enquête, parmi les personnes interpellées
pourraient se trouver les quatre membres du commando qui avait aidé
Payet à s'évader le 14 juillet de la maison d'arrêt de Grasse
(Alpes-Maritimes) où il purgeait une peine de 30 ans de réclusion. Il
était libérable en 2038.
Payet, 44 ans,
braqueur et multirécidiviste de l'évasion sous le coup d'un mandat
d'arrêt européen, a été arrêté vendredi en début d'après-midi près de
Barcelone avec deux complices.
"Tous trois
avaient des armes avec des cartouches engagées", a expliqué le
sous-directeur de la police judiciaire Gilles Leclair à des
télévisions. Selon lui, Payet était "très serein" et avait "des faux
papiers, des armes, de l'argent, une voiture volée, la panoplie
habituelle d'un malfaiteur chevronné".
M.
Lothion s'est félicité de "l'excellente collaboration des Espagnols" et
a souligné que l'arrestation était le fruit de "deux mois
d'investigations lourdes, avec 30 ou 40 personnes mobilisées en
permanence". Il a par ailleurs affirmé que Payet ne s'était pas fait
refaire le visage.
Vendredi, une source
policière avait affirmé à l'AFP que le braqueur était méconnaissable,
s'étant fait refaire entièrement le visage par un chirurgien esthétique
à La Ciotat (Bouches-du-Rhône). "C'est faux", a déclaré M. Lothion.
A
Marseille, selon des sources proches de l'enquête, les policiers de la
brigade de répression du banditisme ont interpellé vendredi après-midi,
principalement dans la cité de la Cayolle, dix personnes âgées de 20 à
40 ans susceptibles d'avoir favorisé la cavale de Payet. Leur garde à
vue peut durer jusqu'à quatre jours avant qu'ils soient présentés au
juge Dominique Voglimacci de la JIRS (Juridiction interrégionale
spécialisée) de Marseille.
Les deux personnes
qui accompagnaient Payet lors de son arrestation sont Alain Armato, 48
ans, et Farid Ouassou, 30 ans, ont précisé ces sources proches de
l'enquête.
Selon une source judiciaire,
l'extradition de Payet pourrait avoir lieu prochainement. "La
coopération avec l'Espagne fonctionne remarquablement bien mais il faut
que les choses se fassent dans l'ordre", a expliqué cette source,
ajoutant qu'il y avait plusieurs mandats d'arrêt européens en jeu, pour
l'exécution de la peine que purgeait Payet à Grasse et pour son évasion.
"Par
ailleurs, il est possible que cette équipe ait commis des crimes ou des
délits en Espagne et que les Espagnols estiment avoir priorité" pour
les juger, a-t-elle poursuivi.
Payet, qui
pourrait être transféré de Barcelone à Madrid pour son extradition,
"calcule manifestement moins bien" ses cavales que ses évasions, a
déclaré à l'AFP son avocat Me Luc Febbraro,"c'est quelqu'un de
profondément seul et hors du circuit traditionnel du banditisme"