UFC-Que Choisir épingle les prescriptions "irrationnell

UFC-Que Choisir épingle les prescriptions "irrationnelles" de médicaments




Les
prescriptions de médicaments par les médecins sont parfois
"irrationnelles", ce qui a entraîné un surcoût de 650 millions d'euros
à la collectivité entre 2002 et 2006, selon une enquête d'UFC-Que
Choisir présentée mardi et portant sur trois familles de médicaments.
Les
médicaments génériques sont souvent "oubliés" au profit d'autres plus
onéreux et la priorité est même parfois donnée à des médicaments "moins
efficaces et plus chers" que d'autres, selon cette étude sur les
médicaments traitant des problèmes gastriques, d'arthrose ou
d'hypertension, qui représentent 14% des dépenses de médicaments
remboursables.
Les informations dont disposent
les médecins "proviennent essentiellement de l'industrie
pharmaceutique", a déploré lors d'une conférence de presse Jean Mopin,
administrateur national de l'UFC-Que choisir, qui publie cette enquête
dans son mensuel.
"Nous pensons donc qu'il
faut créer un corps de visiteurs indépendants de l'industrie
pharmaceutique, qui serait sous la dépendance de la Haute autorité de
santé", a-t-il ajouté. Que Choisir estime que la mise en place de 1.700
visiteurs médicaux indépendants coûterait environ 200 millions d'euros
par an.
Actuellement, "les prescriptions sont
irrationnelles car elles ne correspondent pas à une priorité de santé
publique ou au meilleur rapport qualité-prix", a souligné M. Mopin. Que
Choisir chiffre à 650 millions d'euros le surcoût occasionné à la
collectivité entre 2002 et 2006 en raison d'une politique du médicament
"incohérente".
"Même si des autorités
indépendantes publiques comme la Haute autorité de santé ou l'Agence du
médicament donnent de l'information", celle-ci ne parvient pas jusqu'au
médecin ou celui-ci n'a pas le temps d'en prendre connaissance,
estime-t-il.
Les montants consacrés à
l'information médicale par l'industrie pharmaceutique étaient estimés à
2,4 milliards d'euros en 2004 dont 2 milliards d'euros au titre des
seules visites médicales, selon un rapport officiel de 2005 émanant des
laboratoires pharmaceutiques.
Quelque 23.000 visiteurs médicaux sont recensés en France alors que 8.000 marques de médicaments sont en circulation.
En
outre, souligne Que Choisir, la Formation Médicale Continue (FMC),
prévue par la loi pour tous les médecins, "est financée à 90% par
l'industrie pharmaceutique", une industrie qui cherche "naturellement
un retour sur investissement", selon Que Choisir.
Rappelant
que "près de 92% des consultations se terminent par une ordonnance",
Que Choisir souligne "l'urgence de mettre fin à ce gâchis en
équilibrant d'avantage l'information du médecin".