La conférence "Conditions de travail" approche, la

La conférence "Conditions de travail" approche, la négociation "pénibilité" avance




Les
préparatifs s'accélèrent pour la Conférence
patronat-syndicat-gouvernement sur l'amélioration des conditions de
travail prévue le 4 octobre, au moment où la négociation sur la
pénibilité au travail, qui patinait depuis plusieurs mois, connaît des
avancées.
La prise en compte et la prévention
des troubles musculo-squelettiques (TMS), des risques psycho-sociaux et
des substances toxiques dans l'entreprise seront les principaux thèmes
évoqués lors de cette conférence, selon une synthèse de travail remise
mercredi aux partenaires sociaux par l'ancien ministre délégué au
Travail Gérard Larcher, le rapporteur de la conférence.
Deux
groupes de travail ont planché sur ces thèmes au cours du mois de
septembre et leurs propositions, réunies dans un rapport, serviront de
base de travail pour la conférence.
Deux
autres conférences sociales syndicats-patronat-gouvernement, sur
l'égalité professionnelle hommes-femmes et les salaires et le pouvoir
d'achat, sont prévues à l'automne.
L'amélioration
des conditions de travail, et notamment la prévention du stress au
travail, est au coeur de l'actualité, les experts estimant qu'au moins
20% de la population active ressent de la souffrance au travail.
Le
phénomène s'est illustré de manière tragique ces derniers mois par le
suicide de plusieurs salariés dans leur entreprise, en particulier dans
le secteur automobile (Renault, PSA).
Face aux
risques psycho-sociaux, M. Larcher veut "définir des modalités
d'alerte, d'écoute et de médiation pour faire face aux situations
difficiles dans le cadre professionnel".
De
même, les troubles musculo-squelettiques (TMS) qui provoquent de fortes
douleurs dans la main, le bras ou l'épaule (syndrome du canal carpien,
tendinite, etc), sont la première cause de maladie professionnelle en
France.
Le rapport veut "faciliter le retour à
l'activité professionnelle" des salariés atteints de TMS, en organisant
"les conditions d'une reprise progressive et d'une adaptation des
postes de travail".
Enfin, contre les CMR
(produits cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction), il
propose d'améliorer "l'information des utilisateurs" et "poursuivre les
recherches relatives à la substitution" de ces produits.
Le
rapport insiste aussi sur "le renforcement des relations de la médecine
du travail avec la médecine de ville" ou "le développement des
compétences des membres des CHSCT" (comités d'hygiène, de sécurité et
des conditions de travail).
Ces propositions
interviennent au moment où la négociation patronat-syndicats sur la
pénibilité au travail, voulue par la réforme Fillon des retraites de
2003, mais qui avance avec une extrême lenteur, a débouché mercredi
soir sur quelques "avancées", selon les deux parties.
Le
Medef a proposé un texte à partir des "convergences" entrevues lors de
la dernière négociation, le 19 juillet, qui portaient sur "un cadre
collectif de réparation de la pénibilité, incluant une approche
personnalisée".
Le texte formalise notamment
les critères d'accès qui, selon le Medef, donneraient droit à une
cessation d'activité anticipée pour travaux pénibles. Il propose que le
salarié qui répondrait à ces critères passe devant une commission ad
hoc.
Les syndicats doivent désormais se
prononcer sur ces propositions. Ils ont d'ores et déjà réfuté certains
critères et dénoncé l'idée, avancée par le Medef, d'une "pension
d'invalidité" payée par l'assurance maladie.