Massacre de Vukovar : le TPI condamne deux officiers serbes

Massacre de Vukovar : le TPI condamne deux officiers serbes




Le
Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie a condamné
jeudi les ex-officiers serbes Mile Mrksic et Veselin Sljivancanin à 20
et 5 ans de prison pour le massacre près de 200 Croates de l'hôpital de
Vukovar en 1991 et a acquitté un troisième inculpé, Miroslav Radic.
Mile
Mrksic a été reconnu coupable de meurtres, de torture et de traitements
cruels, actes qualifiés de crimes de guerre. Veselin Slivancanin, son
subordonné dans la hiérarchie militaire de l'époque, a écopé de cinq
ans de prison pour torture.
A la lecture du
verdict, le soulagement se lisait sur le visage du troisième accusé,
Miroslav Radic, qui a pu quitter le tribunal libre.
Les
trois hommes avaient plaidé non coupable. Selon l'accusation, qui avait
réclamé la prison à vie à leur encontre, ils avaient "participé à une
entreprise criminelle commune qui avait pour but de persécuter les
Croates et (les autres) non-Serbes présents dans l'hôpital de Vukovar"
après la prise de cette ville croate par les forces yougoslaves
dominées par les Serbes, au début de la guerre en Croatie (1991-1995).
Par
ailleurs, le TPI a définitivement acquitté jeudi en appel deux Albanais
du Kosovo, estimant qu'ils n'avaient pas dirigé un camp de prisonniers
de la guerilla albanaise (UCK) au Kosovo en 1998 où ont été commises
des atrocités.
La chambre d'appel a confirmé
un jugement de première instance du TPI, qui avait estimé en novembre
2005 que les ex-commandants de l'UCK Fatmir Limaj, 36 ans, et Isak
Musliu, 36 ans, n'avaient pas le "contrôle effectif" sur le camp de
prisonniers du village de Lapushnik (centre du Kosovo).
En
revanche, elle a confirmé la condamnation d'un troisième accusé dans
cette affaire, Haradin Bala, à 13 ans de prison pour son implication
dans les mauvais traitements, tortures et meurtres commis en tant que
gardien du camp.
Ce camp comptait une
trentaine prisonniers, des Serbes, mais aussi des Albanais soupçonnés
de trahir la cause de l'UCK en collaborant avec les forces serbes.
L'accusation considérait Limaj comme le principal responsable de ces
crimes.
La procureure Carla Del Ponte avait
fait appel de l'acquittement de Limaj et Musliu, et contre la peine
infligée à Bala, qui selon elle "ne reflète pas l'étendue de sa
responsabilité criminelle".
Les avocats de Bala avaient eux aussi fait appel, affirmant que "la Chambre avait commis diverses erreurs de droit".
Selon
l'acte d'accusation, tous trois y "ont battu, torturé et assassiné un
nombre de prisonniers serbes, non-albanais et albanais" entre mai et
juillet 1998.
Tout au long de leur procès, qui
avait débuté en novembre 2004, les trois hommes avaient nié l'existence
du camp et plaidé non coupable.
Après la
guerre de 1998-1999 au Kosovo, Fatmir Limaj était devenu le responsable
du parti démocratique du Kosovo (PDK). Des milliers d'Albanais du
Kosovo étaient descendus dans les rues en décembre 2005 pour fêter son
acquittement.
Les trois hommes étaient les
premiers Albanais du Kosovo à être poursuivis par le TPI en février
2003. Depuis, trois autres Albanais ont été poursuivis, dont l'ancien
Premier ministre du Kosovo Ramush Haradinaj, actuellement en procès.