Quatre membres d'une famille trouvés pendus dans leur maison

Quatre membres d'une famille trouvés pendus dans leur maison près de Calais




Quatre
membres d'une même famille ont été retrouvés pendus jeudi soir dans
leur maison à Coulogne, près de Calais (Pas-de-Calais), probablement un
suicide collectif, jugé "inexplicable" par leurs voisins et le maire de
la commune.
"Rien ne laissait présager" ce
drame, a affirmé à l'AFP le premier magistrat de la ville Jean-Claude
Dubut, en soulignant ne pas connaître "de problème qui ait pu
déclencher une telle détresse".
Les victimes -
les parents âgés tous deux de 55 ans et leurs deux enfants d'une
trentaine d'années - ont été découvertes dans la soirée de jeudi par un
voisin, alerté par un membre de la famille inquiet.
"La
porte était restée ouverte, le voisin est rentré" et a vu les corps
"dans la véranda", a expliqué l'élu de cette commune de 6.000
habitants. Les victimes avaient été vues vivantes pour la dernière fois
mercredi.
"On ne leur connaissait aucun problème de voisinage ou de comportement", "aucun souci financier", a déclaré M. Dubut.
"Maintenant
il faut expliquer pour quelles raisons ils en sont arrivés là. Est-ce
qu'ils sont partis avec leurs secrets, est-ce qu'ils ont laissé des
messages? Je n'en sais rien", a-t-il ajouté.
La
famille résidait depuis au moins une trentaine d'années à Coulogne, un
ancien village devenu cité-dortoir du bassin d'emploi de Calais, et y
était "bien intégrée".
"C'était des gens
charmants, toujours prêts à rendre service. Je suis très très peinée",
a confié à l'AFP Stefanella Gardino, une de leurs voisines qui invitait
régulièrement la mère à "prendre un petit café".
"Je n'arrive pas à comprendre, c'est très très dur", a ajouté cette retraitée de 80 ans.
La
famille habitait "une maison de quartier très bien entretenue" dont
elle était propriétaire et dans laquelle elle était en train
d'effectuer des travaux, a indiqué le maire.
Retraité,
le père avait travaillé dans le groupe textile anglais Courtauld, dont
il avait été licencié, puis au laboratoire Calaire Chimie à Calais.
"Très gentil", il "bricolait pas mal", a souligné M. Dubut qui
connaissait la famille depuis de nombreuses années.
La mère était "très discrète", a-t-il noté.
Le
fils, diplômé en transport-logistique et âgé de 30 ans, était
actuellement sans emploi et habitait chez ses parents. La fille, âgée
de 28 ans, était employée dans une société de nettoyage et ne résidait
plus au domicile familial.
"Les enfants
étaient très bien. Angélique faisait un peu de tout au début, très
courageuse. Le fils aussi", a souligné Mme Gardino.
"Les
enfants ont eu une insertion (professionnelle) plutôt difficile. Mais
vous savez dans le Calaisis, avec 17% de chômeurs, cela n'a jamais été
facile", a souligné de son côté M. Dubut.
Le
procureur de la République de Boulogne-sur-Mer Gérald Lesigne devait
tenir vendredi à 14H00 au palais de Justice un point presse sur ce
drame. La police de Calais est chargée de l'enquête.