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Les révélations sur EADS tournent au scandale d'Etat
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Les révélations sur EADS tournent au scandale d'Etat
Les révélations sur EADS tournent au scandale d'Etat
Les
révélations sur de possibles délits d'initiés de la part de hauts
dirigeants du groupe européen EADS ont rapidement pris l'allure d'un
scandale d'Etat en France, où le gouvernement était sommé jeudi de
faire la lumière sur le rôle joué par les autorités.
L'Etat
"ne s'est prêté à aucune manoeuvre" dans l'affaire de présomption de
délit d'initié à EADS, a affirmé jeudi au Sénat le Premier ministre
François Fillon, pour qui il s'agit de "faits très graves".
"Il
va de soi que l'Etat ne s'est prêté en aucune façon à une manoeuvre
supposée, dont l'enquête prouvera ou non l'existence, sur la
liquidation d'actions par des porteurs privés", a-t-il déclaré, en
réponse à une question d'un sénateur socialiste.
L'Etat
n'est pas intervenu "pour une raison simple", a poursuivi M. Fillon:
"c'est qu'il y avait un pacte d'actionnaires curieux, qui avait été
négocié sous une autre majorité et qui privait l'Etat français et
l'Etat allemand de tout droit d'intervention sur les affaires d'EADS".
"Les
faits qui sont reprochés à certains dirigeants d'EADS sont très
graves", a déclaré également François Fillon, "et c'est justement parce
qu'ils sont très graves que nous devons faire preuve de retenue dans
nos commentaires et respecter les procédures judiciaires".
Le
président de la commission des Finances du Sénat, Jean Arthuis (UDF), a
indiqué jeudi à l'AFP qu'il allait organiser une série d'auditions
publiques sur l'affaire EADS à partir de mercredi, dont celle de
l'ancien ministre des Finances Thierry Breton.
Le
président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et
consignations (CDC), Michel Bouvard, et le directeur général de la CDC,
Augustin de Romanet, seront entendus les premiers, mercredi matin.
Seront
également auditionnés Thierry Breton et son ancien directeur de
cabinet, Gilles Grapinet, ainsi que Bruno Bézard, directeur de l'Agence
des participations de l'Etat (APE). Le calendrier de ces auditions n'a
pas encore été complètement arrêté.
Venant des
syndicats comme du patronat, de la droite comme de l'opposition de
gauche, les appels se sont multipliés pour que les éventuels coupables
soient rapidement poursuivis et sanctionnés.
"Si
l'Etat savait et a laissé faire, s'il a laissé vendre les uns et
acheter les autres, alors nous sommes en présence d'une affaire
d'Etat", a assuré le leader du Parti socialiste François Hollande.
La
presse française était à l'unisson pour estimer elle aussi que tous les
ingrédients d'une "affaire d'Etat" étaient réunis sur les agissements
de la maison mère d'Airbus et de ses actionnaires, parmi lesquels
l'Etat français, qui possède 15% du capital d'EADS.
L'Autorité
des marchés financiers (AMF, le "gendarme" de la bourse) a transmis à
la justice française un rapport, révélé mercredi, potentiellement
dévastateur: 21 responsables d'EADS ont vendu fin 2005-début 2006 de
gros paquets d'actions peu avant l'annonce de retards de livraison de
l'avion géant A380, qui ont plongé Airbus dans une crise profonde et
fait chuter les cours.
"Les protestations des
uns et des autres n'y changeront rien: il est désormais établi qu'au
sommet de la pyramide, de la direction de l'entreprise aux grands
actionnaires, en passant par les Etats français et allemand, tout le
monde connaissait les difficultés à venir d'Airbus", écrivait jeudi le
journal Le Figaro.
Dans la ligne de mire
figurent les principaux actionnaires privés du groupe, le Français
Lagardère et l'Allemand DaimlerChrysler, qui ont vendu chacun 7,5% du
capital en avril 2006, au plus haut, pour 2 milliards d'euros chacun.
Le
gouvernement français a affirmé n'avoir bénéficié d'aucune information
privilégiée, en soulignant pour preuve de sa bonne foi que l'Etat ne
s'est débarrassé d'aucune action EADS.
Mais
les explications de la ministre de l'Economie Christine Lagarde et de
son prédécesseur Thierry Breton n'ont pas convaincu M. Hollande, qui a
appelé l'Etat à "faire toute la transparence". Le chef de l'opposition
s'est notamment étonné du rachat des titres de Lagardère et
DaimlerChrysler par la Caisse des dépôts et consignations (CDC), un
organisme public qui a ainsi acquis des titres sur le point de chuter.
Un
des responsables de l'UMP, Patrick Ollier, s'est dit "personnellement
convaincu" qu'il y avait bien eu délit d'initiés, souhaitant que leurs
auteurs soient "sanctionnés". Il a en revanche estimé que l'Etat avait
"été parfaitement dans son rôle".
"Si ces
faits sont avérés, je n'ai que du mépris pour des gens qui se
comportent ainsi", a lâché de son côté la présidente du patronat
français Laurence Parisot, consciente des effets désastreux d'une telle
affaire sur une opinion publique largement favorable à une régulation
des stocks options.
Côté allemand, l'ancien
coprésident du conseil d'administration d'EADS Manfred Bischoff a
affirmé jeudi n'avoir jamais vendu d'actions du groupe.
A
l'instar de ses homologues français, le syndicat IG Metall a exigé lui
aussi que la lumière soit faite rapidement alors qu'Airbus fait face à
un plan de restructuration prévoyant 10.000 suppressions d'emplois.
Pourtant,
aux yeux de la bourse, l'avionneur est déjà sorti de la crise avec un
carnet de commandes bien rempli et la première livraison prévue le 15
octobre de son A380. Le titre EADS s'affichait donc en nette hausse
jeudi à Paris.
A l'inverse, celui du groupe
Lagardère, désormais sous la menace d'une lourde sanction financière de
la part de la justice, continuait de chuter après avoir perdu plus de
5% de sa valeur la veille.
Les
révélations sur de possibles délits d'initiés de la part de hauts
dirigeants du groupe européen EADS ont rapidement pris l'allure d'un
scandale d'Etat en France, où le gouvernement était sommé jeudi de
faire la lumière sur le rôle joué par les autorités.
L'Etat
"ne s'est prêté à aucune manoeuvre" dans l'affaire de présomption de
délit d'initié à EADS, a affirmé jeudi au Sénat le Premier ministre
François Fillon, pour qui il s'agit de "faits très graves".
"Il
va de soi que l'Etat ne s'est prêté en aucune façon à une manoeuvre
supposée, dont l'enquête prouvera ou non l'existence, sur la
liquidation d'actions par des porteurs privés", a-t-il déclaré, en
réponse à une question d'un sénateur socialiste.
L'Etat
n'est pas intervenu "pour une raison simple", a poursuivi M. Fillon:
"c'est qu'il y avait un pacte d'actionnaires curieux, qui avait été
négocié sous une autre majorité et qui privait l'Etat français et
l'Etat allemand de tout droit d'intervention sur les affaires d'EADS".
"Les
faits qui sont reprochés à certains dirigeants d'EADS sont très
graves", a déclaré également François Fillon, "et c'est justement parce
qu'ils sont très graves que nous devons faire preuve de retenue dans
nos commentaires et respecter les procédures judiciaires".
Le
président de la commission des Finances du Sénat, Jean Arthuis (UDF), a
indiqué jeudi à l'AFP qu'il allait organiser une série d'auditions
publiques sur l'affaire EADS à partir de mercredi, dont celle de
l'ancien ministre des Finances Thierry Breton.
Le
président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et
consignations (CDC), Michel Bouvard, et le directeur général de la CDC,
Augustin de Romanet, seront entendus les premiers, mercredi matin.
Seront
également auditionnés Thierry Breton et son ancien directeur de
cabinet, Gilles Grapinet, ainsi que Bruno Bézard, directeur de l'Agence
des participations de l'Etat (APE). Le calendrier de ces auditions n'a
pas encore été complètement arrêté.
Venant des
syndicats comme du patronat, de la droite comme de l'opposition de
gauche, les appels se sont multipliés pour que les éventuels coupables
soient rapidement poursuivis et sanctionnés.
"Si
l'Etat savait et a laissé faire, s'il a laissé vendre les uns et
acheter les autres, alors nous sommes en présence d'une affaire
d'Etat", a assuré le leader du Parti socialiste François Hollande.
La
presse française était à l'unisson pour estimer elle aussi que tous les
ingrédients d'une "affaire d'Etat" étaient réunis sur les agissements
de la maison mère d'Airbus et de ses actionnaires, parmi lesquels
l'Etat français, qui possède 15% du capital d'EADS.
L'Autorité
des marchés financiers (AMF, le "gendarme" de la bourse) a transmis à
la justice française un rapport, révélé mercredi, potentiellement
dévastateur: 21 responsables d'EADS ont vendu fin 2005-début 2006 de
gros paquets d'actions peu avant l'annonce de retards de livraison de
l'avion géant A380, qui ont plongé Airbus dans une crise profonde et
fait chuter les cours.
"Les protestations des
uns et des autres n'y changeront rien: il est désormais établi qu'au
sommet de la pyramide, de la direction de l'entreprise aux grands
actionnaires, en passant par les Etats français et allemand, tout le
monde connaissait les difficultés à venir d'Airbus", écrivait jeudi le
journal Le Figaro.
Dans la ligne de mire
figurent les principaux actionnaires privés du groupe, le Français
Lagardère et l'Allemand DaimlerChrysler, qui ont vendu chacun 7,5% du
capital en avril 2006, au plus haut, pour 2 milliards d'euros chacun.
Le
gouvernement français a affirmé n'avoir bénéficié d'aucune information
privilégiée, en soulignant pour preuve de sa bonne foi que l'Etat ne
s'est débarrassé d'aucune action EADS.
Mais
les explications de la ministre de l'Economie Christine Lagarde et de
son prédécesseur Thierry Breton n'ont pas convaincu M. Hollande, qui a
appelé l'Etat à "faire toute la transparence". Le chef de l'opposition
s'est notamment étonné du rachat des titres de Lagardère et
DaimlerChrysler par la Caisse des dépôts et consignations (CDC), un
organisme public qui a ainsi acquis des titres sur le point de chuter.
Un
des responsables de l'UMP, Patrick Ollier, s'est dit "personnellement
convaincu" qu'il y avait bien eu délit d'initiés, souhaitant que leurs
auteurs soient "sanctionnés". Il a en revanche estimé que l'Etat avait
"été parfaitement dans son rôle".
"Si ces
faits sont avérés, je n'ai que du mépris pour des gens qui se
comportent ainsi", a lâché de son côté la présidente du patronat
français Laurence Parisot, consciente des effets désastreux d'une telle
affaire sur une opinion publique largement favorable à une régulation
des stocks options.
Côté allemand, l'ancien
coprésident du conseil d'administration d'EADS Manfred Bischoff a
affirmé jeudi n'avoir jamais vendu d'actions du groupe.
A
l'instar de ses homologues français, le syndicat IG Metall a exigé lui
aussi que la lumière soit faite rapidement alors qu'Airbus fait face à
un plan de restructuration prévoyant 10.000 suppressions d'emplois.
Pourtant,
aux yeux de la bourse, l'avionneur est déjà sorti de la crise avec un
carnet de commandes bien rempli et la première livraison prévue le 15
octobre de son A380. Le titre EADS s'affichait donc en nette hausse
jeudi à Paris.
A l'inverse, celui du groupe
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» parCeasksef
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