"Journée sans internes" pour défendre la liberté d

"Journée sans internes" pour défendre la liberté d'installation des médecins




Les
internes en médecine organisent vendredi une "journée sans internes"
dans les hôpitaux, en principe sans incidence sur les soins, pour
défendre la liberté d'installation des praticiens que le gouvernement
entend limiter dans les zones où ils sont déjà très nombreux.
Les
internes sont des étudiants en médecine exerçant un temps donné à
l'hôpital dans le cadre de leur formation, avant de choisir d'y rester
ou de s'orienter vers la médecine de ville.
Les
15.000 internes en médecine, dont 5.000 généralistes, sont appelés à la
grève par plusieurs organisations - l'ISNCCA (chefs de clinique
assistants), l'Isnih (internes des hôpitaux), le SNJMG (jeunes
généralistes). Ces organisations sont en grève des gardes et astreintes
depuis le 27 septembre.
La grève de vendredi
"n'aura aucune incidence sur l'accès aux soins" dans les hôpitaux, où
"les médecins assureront l'ensemble du travail", a assuré à l'AFP le
président du SNJMG, Fabien Quédeville.
Les directions hospitalières ont également le droit d'assigner des internes grévistes.
Le
mouvement social de vendredi devrait être marqué par de multiples
actions en province et dans la capitale, selon ses organisateurs. A
Paris, "un marathon symbolique" partira de la Bastille et des internes
prendront la tension des passants "pour les sensibiliser à notre
cause", a indiqué M. Quédeville.
Soutenus par
les étudiants en médecine, les syndicats professionnels et l'Ordre des
médecins, les internes veulent des garanties concernant leur liberté
d'installation, un des principes de la médecine libérale avec la
liberté de prescription et le paiement à l'acte.
L'Union
nationale des professionnels de santé (UNPS) a de son côté plaidé pour
des "mesures incitatives" et a "demandé à être reçue par le chef de
l'Etat".
L'assurance maladie et la Cour des
comptes ont pourtant souligné en septembre les limites de la liberté
d'installation, la Cour appelant le gouvernement à "mettre en place des
mécanismes de pénalisation financière" pour dissuader les médecins de
s'installer dans les zones où ils sont trop nombreux (Sud, villes,
centres-villes).
Dans son projet de budget
pour la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2008, le gouvernement a invité
médecins et caisses de "Sécu" à "définir les outils pour réguler
l'installation de nouveaux professionnels de santé".
La
ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, qui a reçu mercredi Emmanuel
Gallot, président de l'Isnar-IMG (internes en médecine générale), lui a
"assuré qu'elle est attachée à la liberté d'installation des médecins
et à la tenue d'une concertation", selon le porte-parole du syndicat,
Lionel Michel.
"Nous sommes amers car la
ministre a refusé d'ôter les articles du projet de loi qui concernent
la démographie médicale et n'a pas fixé de calendrier pour une
éventuelle négociation", déplore M. Michel.
Un
article (no 32) du projet de loi suscite plus particulièrement la
colère des internes. Il prévoit d'adapter "en fonction des besoins de
santé sur le territoire" les règles de conventionnement qui relient les
praticiens à l'assurance maladie et permettent aux patients de
bénéficier des tarifs remboursables.
"Au
prétexte de réguler la répartition des médecins, on remet en cause la
système de prise en charge et on ouvre la voie aux assurances privées,
les patients doivent en être conscients", met en garde Olivier Mir,
président de l'Isnih.