Raid américain en Irak: 25 miliciens tués, mais aussi des vi

Raid américain en Irak: 25 miliciens tués, mais aussi des victimes civiles




Un
double raid américain vendredi, au nord de Bagdad, a tué 25 miliciens
liés à l'Iran, a assuré l'armée américaine, mais les autorités
irakiennes ont soutenu qu'un même nombre de civils étaient morts dans
une frappe aérienne dans le même secteur.
Selon
le commandement américain, des troupes au sol ont attaqué une cellule
des "groupes spéciaux", liée aux Gardiens de la révolution iraniens et
impliquée dans le trafic d'armes avec l'Iran, pour capturer son
commandant.
L'opération s'est déroulée avant
le lever du jour dans le secteur de Khalis, localité proche de Baqouba,
à 60 km au nord de de Bagdad.
Les soldats
américains ont été la cible de tirs nourris, et "le soutien aérien est
intervenu, tuant environ 25 criminels et détruisant deux bâtiments", a
indiqué un commuiqué du commandement américaine.
Un
porte-parole militaire américain, le major Winfield Danielson, a
précisé qu'une frappe avait été menée par un chasseur bombardier et une
autre par un hélicoptère.
Selon le major
Danielson, le commandant des "groupes spéciaux" visé "n'était pas dans
la zone au moment" de la double frappe. "Il ne fait pas partie des
terroristes tués".
Dans un premier temps, le
commandement américain avait simplement indiqué que l'attaque avait eu
lieu à l'ouest de Baqouba. Plus tard, le major Danielson a précisé
qu'elle s'était déroulée au sud-ouest de Khalis.
Dans
la soirée, interrogé par l'AFP, il a déclaré dans un courriel être "en
mesure de confirmer que la ville est Jaysani al-Iman".
Auparavant,
un responsable de la police irakienne, le général Khoudair al-Timimi,
avait affirmé à l'AFP que 25 personnes avaient été tuées et 40
blessées, dont des femmes et des enfants, dans un raid aérien américain
sur le village d'al-Jaysani.
Dans la matinée,
une source au ministère irakien de la Défense avait déjà fait état d'au
moins 17 tués, dont des femmes et des enfants, dans un raid
d'hélicoptères à 02H00 (23H00 GMT) sur cette localité.
Selon
un témoin, Ahmed Mohammed, interrogé par l'AFP, "des hélicoptères ont
attaqué vers 02H00 et ont détruit quatre maisons". "Il y a 24 morts et
25 blessés qui ont été évacués sur l'hôpital" de Khalis, a-t-il ajouté.
Il a dit avoir lui-même accompagné quinze autres blessés dans un hôpital de Bagdad, dont des femmes et des enfants.
En
fin de matinée, un convoi de quatre camionettes transportant les
cadavres d'une vingtaine de personnes tuées dans l'opération américaine
a traversé Bagdad, en direction de Najaf (160 km au sud de Bagdad),
selon un photographe de l'AFP.
Comme le veut la tradition chiite en Irak, les corps doivent être inhumés dans l'immense cimetière de la ville sainte chiite.
Les
cadavres étaient enroulés dans des couvertures, mais des jeunes hommes,
et au moins un vieillard, étaient visibles parmi les victimes.
Sous
les couvertures, certains corps étaient habillés en civil, l'un d'un
tee-shirt blanc maculé de sang, un autre avec la traditionnelle robe
arabe. Des corps portaient des traces de brûlure, l'un n'était plus
qu'un amas de chair, totalement disloqué.
Interrogé
sur d'éventuelles pertes civiles, le major Danielson a assuré: "Nous
n'avons aucune information faisant état de civils irakiens tués".
"Les
forces de coalition n'ouvrent le feu qu'en cas de menaces hostiles et
prennent toutes les précautions pour protéger les civils innocents",
a-t-il affirmé.
L'armée américaine est engagée
depuis des mois dans une lutte acharnée contre des cellules de
combattants chiites, que Washington accuse d'être le fer de lance d'une
guerre par procuration menée par l'Iran.
Connues
sous l'appellation de "groupes spéciaux", ces unités clandestines
reçoivent, selon les services américains, une aide financière et
matérielle de l'Iran, ainsi qu'un entraînement à la guérilla. Téhéran
dément ces accusations.