GB: Brown défend sa décision après le tollé sur les "no

GB: Brown défend sa décision après le tollé sur les "non-élections"




Le
Premier ministre britannique Gordon Brown a défendu lundi sa décision
de ne pas convoquer d'élections anticipées à l'automne, prise non pas
sous la pression de sondages défavorables mais pour mieux mettre en
oeuvre sa politique de "changement" selon lui.
Lors
d'une conférence de presse mensuelle, convoquée à la hâte, M. Brown a
souligné qu'il assumait "l'entière responsabilité" de ce choix
politique, qui risque d'affaiblir son autorité selon la presse.
"Oui,
j'ai effectivement envisagé de convoquer des élections", a-t-il
concédé, affirmant que "son instinct" lui dictait dès le départ d'y
renoncer. Mais il a refusé d'admettre qu'il avait pris sa décision en
raison de sondages montrant un retour en force de l'opposition
conservatrice.
"Il se trouve qu'à mon avis, on
les aurait remportées, quel que soit le moment", a-t-il déclaré. "Mais
j'ai pris ma décision pour la raison suivante: je voulais avoir plus de
temps pour pouvoir exposer ma vision pour l'avenir du pays", a assuré
M. Brown, qui a succédé à Tony Blair le 27 juin.
Le
Premier ministre, que rien n'oblige à convoquer des élections avant
2010, a réaffirmé qu'un scrutin était "peu probable" en 2008, tout en
se refusant à indiquer une date en 2009.
Plusieurs
éditorialistes et responsables de l'opposition l'ont accusé de s'être
"dégonflé" après une série d'enquêtes montrant une remontée
spectaculaire des Tories. Le chef de file des conservateurs, David
Cameron, a raillé la "reculade humiliante" de M. Brown, qu'il a accusé
de prendre les Britanniques "pour des imbéciles".
Cette
conférence de presse est intervenue à quelques heures d'un discours
très attendu du Premier ministre sur l'Irak devant le Parlement, de
retour de vacances lundi.
M. Brown peut
s'attendre à un accueil rugueux d'une partie des députés, auquel il
avait promis la primeur de toute annonce sur l'Irak. Or le Premier
ministre avait profité d'un voyage-éclair en Irak, en début de semaine
dernière, pour annoncer sur place le retour d'un millier de soldats
britanniques d'ici la fin de l'année, faisant passer le contingent de
5.500 à 4.500 militaires.
De plus, il s'est
avéré que le retour de 500 de ces 1.000 soldats avait déjà été annoncé,
et que 250 d'entre eux sont déjà rentrés. L'opposition avait alors
soupçonné un "coup médiatique" avant d'éventuelles élections anticipées.
M.
Brown a réaffirmé lundi matin que son discours sur l'Irak, attendu à
13h30 GMT, serait l'occasion d'un point "complet" sur l'avenir des
forces britanniques en Irak, au-delà de l'échéance de Noël et de
l'annonce faite à Bagdad.
Le Premier ministre
a redit que la réduction du contingent ne pouvait pas être interprétée
comme "l'admission d'une retraite, d'un épuisement ou d'une menace à la
sécurité".
"C'est tout le contraire", a-t-il
assuré. "Quand nous annonçons une réduction du contingent en Irak,
c'est parce que nous gagnons la bataille de la sécurité et qu'il y a
une accalmie dans certains combats qui ont lieu en Irak, et j'espère
qu'il s'agit d'une accalmie permanente".
Selon
la presse, le chef du gouvernement devrait également annoncer au
Parlement que le Royaume-Uni va offrir l'asile aux traducteurs irakiens
et à leur famille ayant travaillé pour l'armée britannique pendant au
moins un an.
Parallèlement à ce discours, les
militants antiguerre ont une nouvelle fois promis de donner de la voix:
une manifestation de la "Coalition pour un arrêt de la guerre" en Irak
pourrait rassembler plusieurs milliers de personnes lundi après-midi
dans le centre de la capitale. Le chanteur Brian Eno et l'acteur David
Soul (ex-Starksy et Hutch) sont annoncés en tête du cortège.