Des Sud-Africains séquencent le génome d'une tuberculose rés

Des Sud-Africains séquencent le génome d'une tuberculose résistante




Des
chercheurs sud-africains ont annoncé jeudi avoir réussi à séquencer en
une semaine le génome d'une tuberculose ultra résistante aux
antibiotiques.
Ces scientifiques, travaillant
pour Lifelab, centre de recherche public, ont décodé et séquencé ce
génome en une semaine au lieu d'un an, grâce à un équipement d'une
valeur de cinq millions de rands (750.000 USD/520.000 EUR) importé des
Etats-Unis.
"Nous avons pris un échantillon de
tuberculose ultra-résistante (XDR) d'un malade du Kwazulu-Natal (est)
et avons séquencé la totalité du génome de cette forme de tuberculose",
a expliqué Carl Montague, directeur de Lifelab qui finance la
Plate-forme génomique nationale.
"Cela nous a
pris à peine plus d'une semaine. En utilisant une autre technologie,
cela aurait demandé jusqu'à un an", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Une
bactérie est un organisme assez simple. En observant les mutations
entre la forme résistante aux médicaments et la forme sensible, nous
pouvons voir les différences et de là être capables d'observer les
mécanismes biologiques dont les gênes ont muté et voir comment utiliser
ce savoir pour établir de meilleurs diagnostic", a-t-il ajouté.
Quelque
5.000 cas de tuberculose moyennement résistante et environ 300 XRD ont
été enregistrés, a précisé un autre responsable de Lifelab, Blessed
Okole.
Ce séquençage ouvre la voie à la
découverte d'un traitement. Les chercheurs espèrent qu'en attendant,
cette avancée majeure permettra de mieux comprendre et mieux
diagnostiquer un virus, repéré pour la première fois en 2006 dans le
Kwazulu-Natal, région d'Afrique du Sud la plus touchée par le Sida.
Sur 53 malades de tuberculose XDR, tous sauf un sont morts dans les 25 jours suivant le diagnostic.
"Nous
sommes loin de trouver un traitement. Nous espérons disposer de
meilleurs outils de diagnostic dans un an ou deux. C'est la toute
première étape vers un meilleur traitement", a déclaré James Sakwa,
directeur de la Plate-forme, par téléphone depuis Durban, chef-lieu de
la province du Kwazulu-Natal.
Il a ajouté que
la technologie employée permet d'analyser 100 millions de paires d'ADN
par expérience, ce qui génère une masse importante d'informations en un
temps très court.
Cette forme de tuberculose a
été séquencée plus de 20 fois et ainsi, les mutations ont pu être
différenciées des erreurs. Le séquençage est maintenant analysé et les
chercheurs espèrent l'utiliser pour élaborer un test rapide de
dépistage.
En utilisant cette technologie,
"nous pouvons mettre au point des médicaments plus efficaces et
améliorer ceux qui ont déjà été développés et approuvés", a précisé M.
Sakwa.
Trouver un traitement efficace peut
prendre jusqu'à dix ans, mais la technologie peut s'avérer utile pour
tester d'autres maladies résistantes comme le virus du Sida.
"Nous allons l'utiliser pour le VIH résistant et nous avons déjà un projet en ce sens", a déclaré M. Okole.