UIMM: les retraits en espèces ne sont "pas des infracti

UIMM: les retraits en espèces ne sont "pas des infractions"




L'ancien
président de l'Union des industries des métiers de la métallurgies,
Daniel Dewavrin, actuellement secouée par l'affaire Gautier-Sauvagnac,
assure que "les retraits en espèces (des caisses de l'UIMM) ne sont pas
des infractions", dans un entretien au Monde daté de mardi.
"Nous
sommes donc dans un cadre juridique délibérément souple et peu
contraignant, ce qui nous permet de conclure très clairement que ces
retraits en espèces ne sont pas des infractions", affirme M. Dewavrin,
qui a présidé la fédération de 1999 à 2006, et en est aujourd'hui
président d'honneur.
"Il n'y a pas
d'obligation comptable pour l'UIMM qui est une organisation syndicale,
soumise à la loi Waldeck-Rousseau de 1884", qui a pour objet "d'assurer
l'indépendance des organisations syndicales", rappelle-t-il.
"Ces
sommes n'ont absolument rien d'occulte, ce n'est pas de l'argent sale,
et les retraits eux-mêmes n'ont rien non plus d'occulte", ajoute-t-il,
après avoir dit sa "confiance totale" en Denis Gautier-Sauvagnac.
Président
de l'UIMM en exercice, Denis Gautier-Sauvagnac est visé par une enquête
sur des révélations concernant des retraits suspects sur des comptes de
sa fédération, la plus importante du Medef.
L'enquête
vise notamment à déterminer si cet argent a eu une destination
illégale, relevant d'un "abus de confiance", c'est-à-dire d'un
détournement de fonds, ce que M. Gautier-Sauvagnac rejette.
"Ce
que l'on prétend découvrir aujourd'hui n'est pas un mystère pour tout
le monde, c'est même assez largement connu", explique encore Daniel
Dewavrin, qui dit avoir conscience du fait que "ce qui frappe l'opinion
publique (...) c'est l'importance des sommes en jeu".
Selon lui, "il s'agit de retraits de l'ordre de 17 millions d'euros, soit environ 2 millions d'euros par an".
"On
peut penser qu'autrefois, c'était même beaucoup plus", fait-il valoir,
en rappelant que "retirer de l'argent d'un compte qui vous appartient,
même en espèces, n'est en rien illicite".
Interrogé
sur la destination des fonds, et en particulier s'ils étaient destiné
aux syndicats, M. Dewavrin répond que "l'emploi de ces fonds était fait
dans le respect de l'objet social de l'UIMM".
Mais
ajoute-t-il, "il est clair que les temps ont changé, ces pratiques
doivent donc cesser. Les organisations syndicales doivent aussi
changer, c'est la voie dans laquelle l'Union s'est engagée".
Pour
M. Dewavrin, "il est clair qu'il s'agit d'un système, lié au
fonctionnement de l'UIMM en particulier et à la liberté syndicale en
général. Ce n'est donc en rien une question de personne, M.
Gautier-Sauvagnac n'est pas celui qui a mis en place ce système, cela
existait bien avant lui".
Il souligne
d'ailleurs que "dès le début de l'affaire", le bureau de l'UIMM a
"renouvelé sa confiance" à M. Gautier-Sauvagnac, et que ce dernier
"travaille à un plan d'adaptation de l'UIMM qu'il présentera dans les
prochaines semaines".