Régimes spéciaux: Fillon inflexible sur les durées de cotisa

Régimes spéciaux: Fillon inflexible sur les durées de cotisation




Au
lendemain de la mobilisation pour défendre les régimes spéciaux de
retraite, le Premier ministre François Fillon a promis vendredi à Nîmes
qu'il mènerait à bien la réforme, se montrant particulièrement ferme
sur la question des durées de cotisation.
"L'harmonisation
à quarante annuités de la durée des cotisations de retraite de tous les
Français, cela, c'est un sujet qui n'est pas négociable", a martelé le
Premier ministre, car "l'égalité entre tous nos concitoyens l'exige, et
l'allongement de la durée de la vie l'impose".
A
Lisbonne, où il se trouvait pour un sommet européen, M. Sarkozy a lui
aussi une nouvelle fois exclu de céder sur la réforme des régimes
spéciaux de retraite, jugeant que la journée de jeudi ne "s'était pas
si mal passée" pour le gouvernement.
Alors que
les trafics SNCF et RATP restaient perturbés vendredi, malgré une
tendance à l'amélioration, le chef du gouvernement a maintenu son cap
sans l'ombre d'un changement.
Il a affirmé que la réforme des régimes spéciaux serait menée à bien, malgré les "inquiétudes" qu'il a dit comprendre.
M.
Fillon a précisé son argumentation dans l'après-midi à la mairie de
Nîmes: "25 millions de Français, salariés, fonctionnaires, commerçants,
artisans, agriculteurs, membres des professions libérales sont appelés
à cotiser quarante annuités pour permettre de tenir le choc face à
l'allongement de la durée de la vie et au vieillissement de notre
population".
"Les 500.000 agents bénéficiant
des régimes spéciaux", a-t-il poursuivi, "peuvent, je crois, comprendre
que le maintien de notre système de retraite par répartition suppose un
effort comparable".
"Le gouvernement", a
également répété M. Fillon, "est ouvert au dialogue et continuera de
chercher avec les partenaires sociaux les voies d'un accord".
L'exécutif a souligné toute cette semaine que beaucoup de points de la réforme demeuraient négociables.
Jeudi
soir encore, après une journée de mobilisation syndicale
exceptionnelle, le ministre du Travail Xavier Bertrand évoquait la
recherche de "solutions" à "la question du montant des pensions de
retraite".
En revanche, pas plus que sur la
durée de cotisation, le duo Sarkozy/Fillon n'entend pas reculer sur la
date-butoir de la réforme, qui reste la fin de cette année. L'objectif
est de faire converger les régimes avant la prochaine étape de la
réforme des retraites, générale celle-là, qui est programmée au
printemps 2008.
François Fillon avait choisi
Nîmes, une ville UMP, pour cette visite au programme chargé, destinée
"à suivre les réformes sur le terrain".
Il y a
inauguré une école et un stade nautique, visité un quartier sensible en
cours de rénovation, et déjeuné dans un centre social. Dans
l'après-midi, il s'est rendu dans une savonnerie, où il a plaidé avec
passion pour l'emploi des seniors et la "libération" des heures
supplémentaires.
Environ 200 internes des CHU
de Nîmes, Montpellier et Marseille l'attendaient dans la matinée devant
le stade nautique. Aux cris de "Médecins en colère, patients en
galère", les manifestants ont exprimé leur hostilité au projet de loi
de financement de la Sécurité sociale.
Six
d'entre eux ont ensuite été reçus pendant 25 minutes par le Premier
ministre, accompagné par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot et
des élus locaux.