Les syndicats de fonctionnaires préparent à leur tour la mob

Les syndicats de fonctionnaires préparent à leur tour la mobilisation




Les
syndicats de fonctionnaires, partagés sur l'opportunité d'un appel à la
grève, doivent tenter lundi de s'accorder sur les modalités d'une
action nationale mi-novembre contre les réductions d'effectifs et pour
les salaires, dans un contexte social tendu.
A
plusieurs reprises depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, les huit
fédérations de la fonction publique (CGT, CFDT, FO, FSU, CFE-CGC, CFTC,
Unsa, Solidaires) ont unanimement réclamé l'ouverture de négociations
salariales, dénonçant l'absence de revalorisation des traitements en
2007.
L'annonce, au cours de l'été, de la
suppression de 22.900 postes de fonctionnaires en 2008 est venue
alimenter leur colère mais, après plusieurs rencontres intersyndicales,
elles ont préféré se donner du temps pour riposter.
Pourtant,
ni le discours du président sur la fonction publique laissant présager
un assouplissement du statut de la fonction publique, ni les
conférences organisées par le ministère tout au long du mois d'octobre
n'ont calmé leurs inquiétudes.
Le 19
septembre, Nicolas Sarkozy, dressant le portrait d'une fonction
publique aux effectifs réduits mais mieux payés, avec un statut
assoupli et des salaires individualisés, avait même irrité plusieurs
responsables syndicaux.
Soucieux de maintenir
le contact, le ministre du Budget, des Comptes publics et de la
Fonction publique Eric Woerth doit recevoir vendredi les syndicats pour
leur proposer des "mesures" sur le pouvoir d'achat, au titre de 2007.
Certains d'entre eux pourraient donc décider d'attendre encore quelques jours avant de prendre une décision.
L'unité
syndicale est déjà fragilisée par le forfait de la CFE-CGC, qui ne
participera pas à la réunion interfédérale lundi soir.
"Il
n'est pas pertinent de lancer un mouvement de grève maintenant. C'est
trop tôt, alors que le dernier chantier [conférence sur les parcours
professionnels, le 29 octobre] n'est même pas ouvert et qu'on est en
pleine incertitude sur le mouvement social", estime son secrétaire
général Charles Bonissol.
"Action ne signifie
par forcément grève pour nous", a déclaré de son côté Denis Lefebvre de
la CFTC qui propose "d'ajuster le tir en fonction de ce que dira le
ministre vendredi".
L'UGFF-CGT, première
organisation syndicale de la Fonction publique, souhaite "un appel à
l'action et à la grève dès ce [lundi] soir" mais se dit prête "à
patienter jusqu'à vendredi si certaines fédérations souhaitent attendre
la rencontre avec M. Woerth".
Gérard Aschieri,
secrétaire général de la FSU, première fédération de l'Education,
estime lui "qu'il faut une décision ce soir, quitte à la revoir s'il y
a du nouveau".
"Nous ne devons pas attendre la
réunion du 26 avec le ministre puisqu'il n'y aura rien à négocier",
a-t-il déclaré, n'excluant pas un appel à la grève "sinon unanime, du
moins assez large".
"Nous sommes toujours sur
l'idée d'un mouvement de protestation mi-novembre car les +mesures+
annoncées par M. Woerth ne vont pas répondre à notre demande de
négociation salariale", a indiqué Eric Fritsch (CFDT).
Autre
point sensible: à l'image du responsable cédétiste, plusieurs
organisations refusent l'amalgame avec le mouvement des cheminots
contre la réforme des régimes spéciaux: "Nous ne voulons pas mélanger
les genres" a souligné M. Fritsch.
Quatre
fédérations (CGT, FO, la FSU et Solidaires) avaient appelé à se joindre
à la grève des cheminots jeudi, mais elles n'ont mobilisé que 8% des
effectifs de la fonction publique, selon le ministère.