Le procès de deux Français accusés de meurtre s'ouvre au Por

Le procès de deux Français accusés de meurtre s'ouvre au Portugal




Le
procès des Français Thierry Beille et Corinne Caspar, mis en examen
pour le meurtre de leur compatriote André Le Floc'h, retrouvé ligoté
dans son trimaran après son naufrage au large du Portugal le 17 août
2006, s'ouvre mercredi à Lagos (sud du pays).
Corinne
Caspar (49 ans) et son demi-frère Thierry Beille (52 ans), qui n'ont
cessé de clamer leur innocence, doivent répondre des accusations
d'homicide volontaire, vol, profanation et dissimulation de cadavre, et
encourent une peine pouvant aller jusqu'à 25 ans d'emprisonnement.
Les
deux Français ont été mis en examen à la suite de la découverte du
corps d'André Le Floc'h à bord de son trimaran l'Intermezzo, battant
pavillon belge, sur lequel ils avaient embarqué et qui avait chaviré
dans une tempête au large du cap Sao Vicente, à l'extrême sud-ouest du
Portugal.
Le skipper, un retraité de 67 ans
résidant dans la banlieue de Nantes, décrit comme un aventurier
solitaire passionné par la mer, avait été retrouvé pieds et poings
liés, lesté d'une ceinture de plomb et présentant des lésions à la tête
et au cou provoquées, selon les enquêteurs, par une agression.
Repêchés
sains et saufs dans un canot de sauvetage près de l'Intermezzo après le
naufrage, les deux accusés n'avaient pas tout de suite signalé
l'existence d'un troisième occupant.
Ils
avaient ensuite expliqué qu'André Le Floc'h avait tenté de violer
Corinne et qu'ils avaient dû l'attacher à la suite d'une bagarre.
Corinne
Caspar dénonce dans une lettre adressée à RTL "une sordide mise en
scène de la police." "Il n'y a jamais eu de meurtre ni d'intention de
faire du mal à qui que ce soit", écrit Corinne Caspar, qui ajoute
qu'André le Floc'h, le propriétaire du bateau "était devenu fou". "Il
m'a agressée sexuellement et a menacé de nous tuer mon frère et moi.
Qu'auriez-vous fait à notre place", demande-t-elle a plusieurs
reprises, selon la radio.
"Il m'a menacé d'un
couteau. Il l'a lâché quand Corinne lui a donné un coup", avait déclaré
Thierry Beille à la chaîne de télévision française France 2 peu après
sa mise en examen.
Interrogé sur les causes de
la mort du skipper, Thierry avait répondu qu'il "pouvait s'être cogné
la tête". "La dernière fois que je l'ai vu (...) il était parfaitement
vivant", avait-il assuré.
Après leur
arrestation et face à leurs affirmations contradictoires, les
enquêteurs s'étaient interrogés sur la nature exacte des rapports entre
Thierry Beille et Corinne Caspar, dont le lien de parenté a dû être
confirmé par des tests ADN.
La mère de
Corinne, Carole Caspar, après avoir démenti tout lien avec Thierry
Beille, avait affirmé avoir accouché de façon anonyme ("sous X") en
1955, année de sa naissance.
Elle avait
déclaré que Thierry Beille s'était présenté chez elle il y a 10 ans en
affirmant être son fils mais qu'elle ne savait pas qui il était
réellement.
Au terme d'un an d'instruction, la
justice a estimé que les deux accusés avaient tué le propriétaire de
l'Intermezzo de façon préméditée et en faisant preuve de "subtilité
perverse", selon des sources judiciaires.
Dans des déclarations à l'AFP l'avocat du couple, Me Antonio Vilar, a estimé que "l'accusation est fragile".
"Je
veux montrer avec les preuves existantes que la version du ministère
public ne tient pas la route, pour essayer ensuite d'en établir une
autre, qui est celle de mes clients", a-t-il affirmé, se référant à la
thèse de la tentative de viol.
A l'approche du
procès, qui doit s'ouvrir mercredi à 13H00 GMT, Corinne Caspar et
Thierry Beille, qui se trouvent en détention préventive à Odemira et
Portimao, respectivement, se sentaient "confiants et sereins", selon
leur avocat.
"Après la lecture de l'acte
d'accusation, les prévenus auront le droit de s'exprimer et ils le
feront. Ils vont s'expliquer", a-t-il ajouté.